Lors d’un dîner diplomatique à Kigali, Paul Kagame a affirmé que le président Félix Tshisekedi n’a jamais été élu et qu’il aurait triché à deux reprises lors des élections. Ces accusations graves, venant du président rwandais, ne sauraient être prises au sérieux par toute personne dotée de sens moral et d’un minimum de discernement.
Kagame, qui remporte systématiquement des élections avec plus de 99 % des voix depuis près de 30 ans, dirige un pays où l’opposition est quasi inexistante et où les opinions divergentes sont muselées. Son régime est accusé d’avoir commandité l’assassinat de plusieurs opposants, y compris à l’étranger. Ce même Kagame s’est brouillé avec plusieurs chefs d’État de la région, notamment Évariste Ndayishimiye du Burundi, João Lourenço de l’Angola, et son ancien allié Yoweri Museveni de l’Ouganda.
En analysant les propos tenus par Kagame, nombreux sont ceux qui pensent que ce dernier vacille face à une fin de règne qui semble inévitable. Jamais auparavant il n’avait été autant exposé par un protagoniste comme Félix Tshisekedi. Les rapports des Nations unies l’accablent, et même ses soutiens les plus fidèles commencent à se détourner de lui.
Félix Tshisekedi, par son approche démocratique, a mis à mal la posture de stratège que Kagame prétendait incarner. Non, Kagame n’est pas une voix crédible lorsqu’il s’agit de parler de démocratie. Dans un monde normal, il ne mériterait aucun crédit. Son régime, marqué par le mépris et la violence, a endeuillé l’Ouganda et brisé la cohésion nationale de son propre pays avant d’étendre sa politique déstabilisatrice à la République démocratique du Congo.
Contrairement à Kagame, Félix Tshisekedi incarne une figure démocratique. Fils d’Étienne Tshisekedi, le « Sphinx de Limete », il représente une victoire obtenue sans recours à la lutte armée. Bien sûr, tout n’est pas parfait en RDC depuis son accession au pouvoir, et le chemin vers le développement reste long. Cependant, Tshisekedi est un leader bien meilleur que Kagame, et même les Rwandais pourraient en témoigner si leur président leur permettait de s’exprimer librement.
Christian Zeus Ilunga