Par Jonathan TSOBO DITUVANGA
L’absence du Gouverneur du Kongo Central à une séance de l’Assemblée provinciale continue d’alimenter les commentaires. Alors que la tension politique semblait s’installer, deux voix autorisées de la province ont apporté des éclairages complémentaires : Me Nelly MUINGA, avocate et députée nationale honoraire de Songololo, et Me Albert Fabrice PHUELA, avocat et député national honoraire de Matadi.
La lecture juridique de Me Nelly MUINGA
Pour Me Nelly MUINGA, le débat ne devrait souffrir d’aucune hésitation.
La Constitution place le Gouvernement provincial sous le contrôle de l’Assemblée, mais elle consacre aussi la primauté des obligations envers le Président de la République, garant du bon fonctionnement des institutions.
Dès lors, explique-t-elle, une convocation présidentielle justifie pleinement l’absence du Gouverneur, à condition d’en informer formellement l’Assemblée.
Aucune faute, ni outrage, ni violation constitutionnelle ne peut être retenue.
La question de forme : un rappel crucial de Me Albert Fabrice PHUELA
De son côté, Me PHUELA salue la rigueur juridique de sa consœur tout en insistant sur un aspect souvent sous-estimé : la communication institutionnelle.
Selon lui, la plupart des crises entre exécutifs provinciaux et Assemblées ne naissent pas du droit, mais du déficit de courtoisie et d’information.
Une notification tardive ou absente suffit à transformer une question administrative en polémique publique.
Il appelle ainsi à plus de discipline administrative et de respect mutuel pour éviter des tensions inutiles.
Un regard différent : la nécessité d’aller au-delà du texte
Toutefois, Me PHUELA se distingue sur un point clé.
S’il reconnaît la primauté de la convocation présidentielle, il estime que le débat ne devrait pas se limiter à une lecture mécanique du droit.
Pour l’acteur politique qu’il est, la fragilité institutionnelle du Kongo Central impose une vigilance accrue et un sens élevé des responsabilités.
Il invite à replacer cette affaire dans un cadre plus large :
– stabilité provinciale,
– cohésion entre institutions,
– et priorité au développement.
À ses yeux, la controverse actuelle aurait pu être évitée et ne devrait pas détourner l’attention des enjeux essentiels de la province.
Une convergence sur l’essentiel : préserver le Kongo Central
Si ces deux députés nationaux honoraires diffèrent dans leur approche, dont l’une strictement juridique, et l’autre plus politico-institutionnelle, ils convergent sur un message clé :
-le droit doit être respecté,
-la communication institutionnelle doit être améliorée,
-et les institutions doivent travailler en harmonie.
Dans une province stratégique comme le Kongo Central, la véritable priorité reste un fonctionnement apaisé, efficace et tourné vers l’intérêt général.