Kongo Central : Opacité financière, véhicules des députés, bâtiment de l’APK et engins routiers au cœur de la tempête

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Dossier de Jonathan TSOBO DITUVANGA

Le député provincial Omega MBADU, élu de Boma, a ravivé le débat public en dévoilant plusieurs zones d’ombre dans la gestion financière du Kongo Central. Après le dossier des véhicules destinés aux députés provinciaux, il met également en lumière des interrogations autour du futur bâtiment de l’Assemblée provinciale et des engins destinés aux travaux routiers.

Les véhicules des députés : un coût qui interroge

Selon l’élu, chaque véhicule coûte 78 500 $ TTC.
Multiplié par 40 députés, le total aurait dû s’élever à 3 140 000 $.

Pourtant, l’exécutif provincial aurait contracté un crédit de 3 500 000 $ auprès de Access Bank. Avec un taux d’intérêt de 14 %, l’opération atteint finalement 3 990 000 $, soit 99 750 $ par véhicule.

Un écart de plus de 850 000 $, que le député qualifie de « trou inexpliqué ».

« Faut-il être doctorant en mathématiques pour comprendre ce calcul élémentaire ? »
Omega MBADU MANU, Député provincial de Boma.

Le bâtiment de l’Assemblée : un autre dossier sensible

Selon Mbadu, le projet de construction du nouveau bâtiment de l’Assemblée provinciale initialement prévu pour 2 millions de dollars, serait désormais présenté à 8 millions de dollars.

Un quadruplement du coût qui, selon lui, appelle des « explications urgentes ».

Les engins pour les travaux routiers : des zones d’ombre supplémentaires

L’élu de Boma évoque également le dossier des engins achetés pour les travaux routiers.
Des montants différents circulent, sans publication officielle :
-prix d’achat contesté,
-absence de documentation complète,
-et interrogations sur la conformité de la procédure.

Pour Mbadu, cette accumulation d’irrégularités présumées « traduit un problème structurel de transparence » dans la gestion provinciale.

Un élément supplémentaire à considérer : Omega MBADU, ancien rapporteur déchu avant la chute du président Pappy Mantezolo, pourrait être un témoin gênant dans certains dossiers sensibles.

La riposte de l’exécutif

La réponse n’a pas tardé.
Le conseiller en communication du Gouverneur, Martin SOLO, a dénoncé des « accusations infondées ».

Selon lui :
-les chiffres avancés seraient « gagnés sur les réseaux sociaux »,
-aucune enquête sérieuse n’aurait été menée par le député,
-et l’exécutif « fournira tous les éléments justificatifs » lors de la prochaine réunion interinstitutionnelle, seul cadre légal pour traiter ce type de question.

Un duel institutionnel qui met la province sous tension

Ce bras de fer révèle une polarisation croissante entre l’Assemblée provinciale et l’exécutif :
-Pourquoi un crédit supérieur au coût réel ?
-Pourquoi un taux d’intérêt aussi élevé pour une facture TTC ?
-Pourquoi les justificatifs financiers n’ont-ils pas été rendus publics plus tôt ?
-Quelles sont les véritables dépenses liées au bâtiment de l’Assemblée et aux engins routiers ?

Ce que la population attend

La controverse dépasse désormais les montants mentionnés.
Elle touche à des enjeux fondamentaux :
-la gouvernance,
-la transparence,
-la crédibilité des institutions,
-et l’utilisation des fonds publics dans une province stratégique.

La prochaine réunion interinstitutionnelle s’annonce déterminante pour clarifier :
-les chiffres réels,
-les contrats signés,
-et les responsabilités éventuelles.

En attendant, la presse, l’opinion publique et les analystes restent divisés, mais un point fait consensus : la gestion financière du Kongo Central doit être éclaircie, documents à l’appui, pour restaurer la confiance.

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