Le Premier ministre, Jean-Michel Sama Lukonde, a procédé, lundi 3 septembre 2022, au Palais du Peuple, à Kinshasa, au lancement des travaux préparatoires de la Conférence des Parties à la CCNUCC, Convention Cadre de Nations-Unies sur le Changement Climatique, dits Précop-27, lesquels s’organisent jusqu’à mercredi 5 octobre de la même semaine, en marge de la Cop-27 qui se tiendra en novembre de cette année, à Charm El-Cheikh, en Egypte, du 6 au 18 novembre 2022, sous le thème ; ‘’Unir le monde pour lutter contre le changement climatique’’.
Il s’agit d’une réunion ministérielle de haut niveau basée sur un partenariat entre la RDC et la République Arabe d’Egypte et à laquelle prennent part, durant 3 jours, plus de 60 ministres du Climat, de l’environnement et/ou de l’énergie venus de par le monde, sans oublier le représentant du Secrétariat de l’UNFCCC, les représentants du Secrétariat de la CCNUCC, les présidents des organes subsidiaires de la Convention ainsi que la société civile du domaine de la lutte contre le changement climatique ou en faveur de la transition vers le développement durable.
Durant ces assises, chaque délégué donnera ses orientations sur les différentes thématiques qui constitueront le planning du déroulement de la conférence de l’Égypte.
Ces différentes thématiques, le chef du gouvernement de la République Démocratique du Congo les a évoquées dans son discours de circonscription de l’événement. Il y a parmi elles, les questions d’adaptation aux impacts du changement climatique relatives à la gestion des émissions de gaz à effetsde serre, à la finance climatique, aux pertes d’eau et leurs dommages sur l’environnement ainsi qu’à la mobilisation des ressources nécessaires devant permettre au Bassin du Congo de prendre une part active dans la transition énergétique pour à la fois son développement vert et la création d’emplois pour les jeunes.
Il s’agit là d’une toute dernière touche à mettre aux discussions multilatérales sur le climat avant la dite très attendue COP27.
Ève Bazaiba, en sa qualité de vice-première ministre et ministre de l’Environnement et du Développement durable de la République Démocratique du Congo, a, dans son discours, développé son plaidoyer autour des plusieurs axes. La femme congolaise en charge de l’environnement a en premier lieu dénoncé ce qu’elle appelle ‘’tendance à la banalisation du non-respect des engagements internationaux’’ pris par les parties à la Convention Cadre des Nations Unies sur le Changement Climatique, avant et pendant la COP26. Elle est en plus revenue sur la problématique des pertes et dommages liés aux impacts du changement climatique qu’elle a différenciée de celle relative à l’adaptation au changement climatique. Elle les a donc les abordées séparément, vu les urgences et circonstances temporelles liées aux pertes et dommages. ‘’L’adaptation s’adresse plutôt à des circonstances plus structurelles à programmer sur du long terme’’, a-t-elle fait la part des choses.
A l’en croire, la PRECOP27 est une occasion, non seulement pour la République Démocratique du Congo, mais aussi pour toute la région, de nouer des partenariats qui permettront à la fois de garder une stabilité climatique et de montrer la valeur du Bassin du Congo dans la transition énergétique.
Le Vice premier ministre qui rassure : ‘’La PRECOP27 permettra également à la RDC de conclure des accords bilatéraux et multilatéraux en vue de maintenir les programmes d’adaptation au changement climatique’’.
Au-delà de ça, Eve Bazaiba a, d’un côté, insisté sur la difficile cohabitation qui existe entre les questions de survie et de l’autre, celles liées à la réduction des émissions de gaz à effets de serre.
‘’Nous avons besoin d’exploiter nos ressources naturelles et trouver du pain à nos enfants, mais sur la ligne de ce devoir, il y a de plus en plus d’obstacles associés à la nécessité de réduire nos émissions. Plusieurs pays africains ont du mal à opérer un choix entre la survie de leurs populations et le contrôle des émissions de gaz à effets de serre, alors que le continent n’est responsable que de 4% des émissions mondiales de gaz à effets de serre. Que faire dans ces circonstances ? Exploiter nos ressources et nourrir nos enfants ou les contempler et les laisser mourir de faim ?, a-t-elle posé sa question comme à la cantonade.
Ces travaux, faut-il le rappeler, se tiennent après la conférence internationale des scientifiques, venus de plus de 24 pays et de 4 continents, organisée en septembre de l’année en cours, à Yangambi, territoire d’Isangi, dans la province de la Tshopo,en République démocratique du Congo, sur les stratégies et moyens devant le plus efficacement permettre d’améliorer la protection du bassin du Congo et des autres bassins forestiers de la planète face au changement climatique et à la déforestation.
Toujours en guise de rappel, il faut souligner que l’année dernière, soit du 30 Septembre au 2 Octobre 2021, la ville de Milan en Italie avait servi de cadre à la réunion de plusieurs ministres pour la préparation de la COP26 qui avait effectivement eu lieu à Glasgow en Écosse.
Saint-Germain Ebengo