Jonathan TSOBO DITUVANGA
Belém (Brésil), jeudi 6 novembre 2025, Le Président de la République Démocratique du Congo, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, est arrivé dans la nuit de mercredi à Belém, capitale de l’État du Pará, au nord du Brésil. Il prend part à la 30ᵉ Conférence des Parties sur le changement climatique (COP 30), un rendez-vous mondial majeur sur les enjeux environnementaux.
Une présence incontournable du Congo à la table du climat
La COP 30 réunit cette année 143 pays, dont près de 100 chefs d’État et de gouvernement.
Et pour beaucoup d’observateurs, aucune solution durable contre le réchauffement climatique ne peut se concevoir sans la participation active de la RDC.
Avec ses 155 millions d’hectares de forêts, la République Démocratique du Congo abrite près de 10 % des forêts tropicales mondiales et 38 % du couvert forestier africain. Elle forme, avec le Brésil et l’Indonésie, le trio stratégique des “pays-solution” dans la lutte mondiale pour la préservation de la biodiversité et la séquestration du carbone.
Un message attendu : la vision congolaise à la COP 30
Le Président Félix Tshisekedi doit intervenir ce jeudi lors du Sommet des Chefs d’État, pour présenter la vision climatique de la RDC fondée sur une approche « cohérente, visible et efficace », appuyée par des engagements financiers concrets.
L’objectif : obtenir une reconnaissance internationale renforcée du rôle du Bassin du Congo et exposer le dispositif national de gouvernance du carbone, que Kinshasa veut clair, transparent et souverain.
« La RDC ne vient pas quémander, elle vient proposer. Elle vient rappeler que sans le Bassin du Congo, la planète ne respirerait pas », confie un membre de la délégation congolaise à presidence.cd.
Un tête-à-tête Tshisekedi – Lula attendu
En marge des travaux, le Chef de l’État congolais aura un entretien bilatéral avec son homologue brésilien, Luiz Inácio Lula da Silva.
Les deux dirigeants s’étaient déjà rencontrés à Belém en 2023, partageant le vœu de créer une dynamique entre les trois grands bassins forestiers du monde : le Congo, l’Amazonie et Bornéo-Mékong.
Cette nouvelle rencontre devrait permettre de consolider la coopération Sud-Sud sur la gestion durable des forêts, la gouvernance carbone et le financement climatique.
Une COP décisive pour l’avenir de la planète
Pour le Président Lula, cette COP 30 doit marquer “la mise en œuvre réelle de l’Accord de Paris”, adopté en 2015 mais encore inachevé dans ses engagements.
Les pays participants doivent cette année présenter leurs nouvelles contributions déterminées au niveau national (CDN), c’est-à-dire leurs engagements précis pour réduire les émissions de gaz à effet de serre.
Les attentes sont élevées : Belem, au cœur de l’Amazonie, symbolise à la fois l’urgence climatique et l’espoir d’une action concertée entre les nations les plus concernées.
La RDC, moteur africain du climat
Avec ses forêts, ses tourbières et sa biodiversité exceptionnelle, la RDC représente l’un des plus grands puits de carbone au monde.
Kinshasa espère que cette conférence sera l’occasion de transformer son potentiel écologique en levier de développement durable, à travers une gouvernance carbone équitable et souveraine.
