Depuis 3 jours, le transport à Kinshasa, un véritable casse-jambes 

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Depuis quelques jours Kinshasa fait face à la crise de carburant avec comme corollaires des longs fils dans plusieurs stations-service et d’énormes difficultés de transport à Kinshasa.

Ce matin de mercredi 7 septembre 2022 ses dégâts collatéraux se sont rendus visibles par longues files devant les essenceries de Kinshasa jusqu’à amplifier les embouteillages dans toutes les artères de la capitale. Parmi les causes de la baisse de la desserte chez les automobilistes, il y a  le marché parallèle créé à cet effet entre ces revendeurs informels de carburant communément appelés ‘’kadhafis’’ et les pompistes. Entre ces deux catégories de gens il s’est créé un conciliabule caractérisé, comme d’un commun accord, par une sorte de monopôle d’achat que les premiers ont réservé aux seconds qui revendent très chers  auxautomobilistes ‘incapables’’ de supporter des longuesfiles créées devant les stations. C’est ce qui a créé cette grande spéculation sur le prix du carburant dans cette grande ville de Kinshasa évaluée à plus de 15 millions d’habitants.

Cette déplorable situation, faut-il le rappeler, a commencé depuis lundi  5 septembre, journée durant laquelle il a été constaté, comme par effet de surprise,de longues files de véhicules devant les stations-service de la capitale. Un phénomène qui perturbe fortement le transport en commun en contraignant en même temps plusieurs Kinois, surtout ceux de l’est de la capitale, à de longues marches à pied. Certains conducteurs des taxis, taxi-bus, et taxi-motos en ont largement profité pour réajuster unilatéralement à la hausse leurs tarifs de courses et faire ce qu’ils appellent des  » demi-terrains « .

A l’allure où ils font marcher les choses, il y a risque que cette pénurie de carburant fasse tomber la ville de Kinshasa dans une très longue paralysie. La capitale congolaise connait donc depuis hier des scènes d’horreur avec des véhicules qui ‘’vieillissent’’ dans de longues files devant les stations d’essence et d’autres qui excellent en demi-terrains après avoir été difficilement servis, sans compter d’interminables files indiennes constituées des piétons sur les différentes artères principales de la ville. Ce qui constitue un casse-jambes jamais vécu à Kinshasa. Dans un communiqué, Didier Budimbu, ministre en charge des Hydrocarbures, a fait savoirque cette situation fait suite à la baisse sensible des stocks en essence. ‘’Les Kinois doivent prendre leur mal en patience étant donné que le bateau dans lequel se trouve chargée l’essence devra accoster le 14 septembre courant’’, a-t-il rassuré. 

Le ministre des Hydrocarbures a en plus parlé de la disponibilité au sein de son ministère d’un plan de contingence qu’il a conjointement avec les sociétés pétrolières, lequel servira à pourvoir essentiellement la ville de Kinshasa en essence, mais d’une façon réajustée à la baisse, soit 660 mètres cubes par jour, en lieu et place de 1100, quantité qui constitue la consommation officielle mensuelle en carburant parla capitale de la RDC.

Le ministère des hydrocarbures a souligné que ce plan de contingence est aussi appliqué dans les stations-service avec la limitation du volume en litre par véhicule afin de permettre la gestion transitoire de cette période passagère de la baisse de stock d’essence en attendant bien évidemment le ravitaillement escompté.

Il faut souligner que cette pénurie de carburant vient perturber en même temps la rentrée des classes qui ne vient que de commencer au point qu’elle ne permet pas aux écoliers d’arriver à temps à l’école. Circuler dans la ville de Kinshasa devient un casse-jambes, comme évoqué ci-haut. 

Les pétroliers distributeurs, de leur côté, se disentconfrontés au problème de retard de paiement ainsi qu’à celui lié à la subvention du carburant à la pompe. Ce qui, à les en croire, est en train deperturber leur plan d’approvisionnement.

Ces opérateurs pétroliers indiquent que la solution à la pénurie du carburant à Kinshasa passe par le remboursement de 400 millions USD aux sociétés pétrolières du manque à gagner dû au système de subvention.

Le directeur général de la Société pétrolière Okapi distribution, Simplice Mulumba l’a dit hier mardi 6 septembre, sur les ondes de la Radio Okapi, au cours de l’émission ‘’Dialogue entre congolais’’.

L’homme a en plus sollicité au gouvernement de réajuster le prix à la pompe pour que soit créél’équilibre.

« Il suffit que le gouvernement rembourse aux sociétés pétrolières le manque à gagner dû au système de subvention estimé à environ 400 millions de dollars, supprime ce système et fixe le prix réel, pour que le problème soit résolu de manière efficace et durable », proposition de Simplice Mulumba.

Le conseiller technique Aval du ministère des Hydrocarbures, Tony Chermani, a mis les points sur les ‘’i’’ en expliquant qu’il n’est pas question d’une pénurie, mais plutôt d’une baisse drastique du volume de stocks physiques, notamment dans le terminal SEP Congo.

‘’Les sociétés pétrolières disent attendre le paiement de leur créance par l’Etat pour se réapprovisionner comme il se doit’’, a-t-il soutenu.

L’autre raison de la persistance à la hausse du prix du carburant est celle relative à la poursuite effrénée de la perception des taxes y relatives par le service public. La République regrette que les consommateurs soient soumis à une conjonction de charges dans un laps de temps assez court.

 Dans son point de vue sur la question qu’il a émis hier mardi 6 septembre, le ministère des Hydrocarbures justifie cette situation par la baisse sensible de stocks en essence ainsi que de la mise en place du plan de contingence ci-haut évoqué, fait dans le sens d’éviter la rupture proprement dite de ce produit dont le prix constitue le vecteur de tous les autres prix sur le marché des biens et services. 

Allusion faite à un communiqué rendu public par La cellule de communication du ministère des Hydrocarbures, à l’heure actuelle, le gouvernement est en train de se préparer à payer le manque à gagner des sociétés pétrolières pour leur permettre de s’approvisionner. 

Il ne faut pas laisser passé inaperçu le fait que cette crise pétrolière  a aussi frappé le monde de l’aviation où  beaucoup d’avions se trouvent jusqu’ici cloués au sol.

La conséquence est que les vols sont souvent annulés à la suite du manque de Kérosène.

A ce propos, Didier Budimbu a rappelé que le navire assurant le ravitaillement de ce sous-produit pétrolier se trouve à l’heure où nous parlons à Banana où il a déjà été réceptionné par la Socir depuis samedi 3 septembre. La cargaison devra remonter à Ango-Ango, aux environs de Matadi pour son acheminement vers Kinshasa dans les tout prochains jours.

Bibiche Bulenga & S.G. Ebengo 

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