Ce 9 avril, Doha devient l’épicentre d’un espoir fragile pour la République démocratique du Congo (RDC). Pour la première fois depuis le début de la crise, le gouvernement congolais et les rebelles du M23/AFC, soutenus par le Rwanda, engagent des pourparlers directs sous médiation qatarie . Un dialogue historique, mais miné par des années de méfiance et d’échecs diplomatiques.
Les enjeux clés
- Cessez-le-feu immédiat : Priorité affichée après la récente occupation de Goma et Bukavu par le M23, malgré un retrait symbolique de Walikale la semaine dernière .
- Revendications du M23 : Le groupe exige des garanties sur l’inclusivité politique et la démilitarisation de l’Est, tout en contestant les accusations de proxénétisme rwandais .
- Conditions de Kinshasa : Le gouvernement insiste sur le retrait total des rebelles et le respect de la souveraineté congolaise, tout en surveillant le rôle discret de Kigali .
Si les deux camps affichent une rare volonté de dialogue – encouragée par la médiation discrète du Qatar depuis la rencontre Tshisekedi-Kagame en mars –, les défis restent immenses. Les habitants de Goma, entre espoir et scepticisme, rappellent que « les promesses de paix ont souvent été trahies » .
Un succès à Doha pourrait déboucher sur :
Un accord-cadre incluant un calendrier de désarmement et des réformes politiques.
Une conférence internationale pour sécuriser les ressources minières, source majeure des tensions .
Un renforcement du rôle du Qatar comme médiateur africain, au détriment de l’Angola et du Kenya, précédents facilitateurs .
Mais un échec risquerait de plonger l’Est du Congo dans une nouvelle escalade, avec des conséquences humanitaires désastreuses pour des millions de déplacés .
Ce 9 avril, Doha tente d’écrire une page décisive pour la RDC. Entre realpolitik et espoirs de paix, chaque mot pèse.
Jeff Kakese ✍🏽