Jonas-Didier Ntaku Salabiaku promet de ne pas aborder les choses avec l’esprit du provis
Jonas-Didier Ntaku Salabiaku est le Directeur Général par intérim de la REGIDESO, poste auquel il est élevé très récemment. Dans l’entretien qu’il nous a accordé dans son bureau, vendredi le 1er avril 2022, il nous a parlé de son option de s’aligner derrière les instructions lui données par la Ministre en charge du Portefeuille ainsi que celui de l’énergie et ressources hydrauliques. Bien que Directeur Général ad intérim, l’homme refuse d’aborder les choses avec l’esprit du provisoire. Jonas-Didier Ntaku salabiaku se dit déterminé à remettre à neuf tous les outils de la REGIDESO qu’il a trouvés dans un état de vétusté très avancé, mais aussi de procéder à la formation de jeunes nouvellement engagés en vue pour eux de remplacer en temps opportun les vieux qu’ils ont trouvés et qui partiront très bientôt en retraite. Il déplore entre autres ces outils vétustes, leur faible taux de rendement, le faible taux de recouvrement factures et la liste n’est pas exhaustive. Ci-dessous, l’interview qu’il nous a accordée :
LE TONNERRE
Bonjour DG, vous venez d’être placé à la tête de la REGIDESO il y a de cela quelques semaines, pouvez-vous vous présenter à l’endroit de nos lecteurs pour qu’ils sachent qui vous êtes et d’où vous venez ?
_DG JONAS-DIDIER NTAKU
Bien, se présenter en quelques mots, ce n’est pas toujours facile, mais je vais essayer de le faire.
Moi, c’est Monsieur Jonas -Didier Ntaku Salabiaku. Aujourd’hui je suis DG a.i. de la REGIDESO, mais avant cela j’étais Directeur central de développement et réhabilitation, en d’autres mots Directeur des projets d’études et travaux. C’est là l’ensemble des activités que j’assumais et s’il faut parler du passé, je dois dire que je suis engagé à la REGIDESO depuis 1989, soit 50 ans après sa création. Donc ça fait quasiment aujourd’hui 33 ans d’ancienneté et je suis ingénieur civil mécanicien de formation de l’UNIKIN dans la faculté de Polytechnique. Voilà un peu résumé ce que vous pouvez savoir sur ma présentation.
_LE TONNERRE
Merci DG, vous avez, il y a quelques jours, été reçu par le Ministre de l’énergie et ressources hydrauliques, pouvez-vous nous en toucher un mot sur les instructions qui vous ont été transmises par le Gouvernement en lien avec la bonne marche de la REGIDESO ?
_DG JONAS-DIDIER NTAKU
Oui, vous savez que le Gouvernement a des objectifs précis surtout en matière du social pour la population congolaise et donc, après notre élévation comme Directeur Général a.i. ici à la REGIDESO, je le souligne, nous sommes en train d’assumer l’intérim, et donc, lorsqu’on est intérimaire, il ne faut pas aborder les choses avec l’esprit du provisoire.
C’est le cas de l’instruction principale que nous a donné notre Ministre de tutelle. Nous n’avons donc pas le droit de nous dire :’’nous sommes là provisoirement’’ et là, je dois rappeler qu’avant de rencontrer Son Excellence, Monsieur le Ministre de l’Energie, Ressources Hydrauliques et Electricité, j’ai au préalable rencontré, deux ou trois jours avant, Son Excellence Madame le Ministre en charge du Portefeuille et donc, j’ai quasiment reçu la même fondamentale instruction qui veut que nous abordions le travail avec l’esprit de quelqu’un appelé à poser des actes durables et non des actes intérimaires sous prétexte que l’on est en train d’assumer l’intérim. C’est la première instruction qui nous permet d’avoir le moral et l’état d’esprit qu’il faut. C’est ce que d’ailleurs j’ai dit à tous les cadres et agents de la REGIDESO pour ne pas qu’ils croient comme Ils ont un DG a.i., donc ils sont dans le provisoire.
Contrairement à cette attitude erronée, nous devons plutôt poser des actes dans le sens de la durabilité. Ça c’est d’un et de deux, c’est notre mission. Vous savez que l’objet social de la REGIDESO, c’est produire et distribuer de l’eau à la population congolaise. Donc, nous allons nous ancrer dans cet objet social. Nous avons beaucoup de difficultés aujourd’hui à travers le pays et particulièrement à travers Kinshasa qui est le miroir de la République Démocratique du Congo. De partout à Kinshasa comme à l’intérieur du pays, les gens parlent du manque d’eau. Ils veulent avoir plus d’eau et veulent avoir une eau de qualité. Or, avoir une eau de qualité exige que l’on ait plus d’argent et cet argent ne pourra provenir que du travail que nous faisons et du paiement que nous recevons en retour de la part de nos abonnés. Nous avons déjà lancé le message à l’endroit de ces derniers pour leur paiement des factures. C’est aussi parmi les instructions que nous avons reçues : augmenter les recettes, traquer tous ceux qui nous doivent quel qu’il soit, c’est-à-dire tous ceux qui sont clients REGIDESO. Quels que soient leurs niveaux de vie et leurs catégories sociales, ils doivent nous payer ce qu’ils nous doivent. C’est aussi ça une instruction importante, parce que l’on doit avoir des recettes pour continuer à servir.
_LE TONNERRE
De quelle REGIDESO héritez-vous ? Une société en faillite ? Une société avec un outil de production obsolète ? Une société avec un personnel vieux et pléthorique ? O une société avec un service technique et commercial défaillant ?
_DG JONAS-DIDIER NTAKU
Il y a beaucoup à dire là-dessus, parlant des indicateurs d’exploitation de l’entreprise. Mais, je ne veux pas entrer dans les détails trop techniques, trop techniques ou trop financiers que d’autres personnes ne comprendront pas. Je veux plutôt essentiellement attaquer par rapport à ce que vous avez-vous mêmes aborder comme fil conducteur.
D’abord, par rapport à l’outil de travail, vous avez demandé si ce dernier se trouve situé dans quel état ; vétuste ou pas ?
Je dirais que notre outil de travail se trouve dans un état de vétusté très avancé, parce que, par rapport à la trésorerie de l’entreprise qui ne nous permet pas de soutenir la maintenance et le renouvellement des équipements et bien, année après année, l’outil de travail de la REGIDESO vieillit. C’est le cas dans les usines avec les machines des ouvrages. C’est aussi le cas au niveau du réseau où certainement se plaignent nos clients. Nous avons de plus en plus des fuites, parce que nous avons un réseau très vieux avec plein de conduites qui datent même de l’époque coloniale. Imaginez-vous, la REGIDESO est créée en 1939 et vous y avez des conduites qui datent encore des époques révolues. Et ça, c’est le cas à Kinshasa tout comme à l’intérieur. Cas de Mbuji-Mayi et Kananga où nous avons été récemment. Les conduites là-bas sont à base d’eternit qu’on n’utilise à ce jour nulle part dans le monde. Donc en bref, notre outil de travail est devenu trop vieux et pour le renouveler, il faut des moyens. Voilà pourquoi tout à l’heure j’ai parlé des moyens ;
Au-delà de ça, il y a aussi le personnel qui a vieilli. Nous avons passé des années entières sans engager ; C’était sur base des instructions de nos partenaires qui nous accompagnent. Parce que nous devions d’abord garder ce personnel et ne pas augmenter les dépenses. Nous avons passé presque plus de 10 ans sans engager et le personnel a vieilli. Mais peu avant notre élévation à ce poste, le Gouvernement avait donné l’ordre à nos prédécesseurs pour procéder au recrutement. Ce qu’ils ont eu à faire. Donc à ce jour, l’âge moyen qui était autour de 55 ans, est ramené presqu’à 50-49. On a engagé des jeunes, mais le problème qui reste, c’est celui lié à leur formation avant qu’ils ne se mettent au travail et avant que les vieux ne partent à la retraite et cela, en vue d’un transfert des compétences et des savoirs. Ce qui permettre à ces jeunes qui sont arrivés de prendre plus tard la direction de l’entreprise. Nous tous là nous sommes déjà au-delà de 50 ans et, donc, nous sommes déjà en train de partir.
Dans quelques années, nous espérons que ces jeunes vont continuer ce que nous avons commencé. C’est-à-dire, puisque le recrutement a déjà eu lieu, nous, pour notre part, nous allons nous attaquer à la formation en vue de permettre à l’entreprise d’avoir des cadres compétents qui assureront la relève. Il y a encore un aspect important par rapport à l’héritage, parce que nous avons parlé de l’outil de travail ainsi que du personnel en tant que premier facteur de la production et par conséquent premier facteur du développement. Souvenez-vous même de ce mot fort du chef de l’Etat qui place l’homme au centre de toutes ses préoccupations. Nous aussi, de notre part, nous ferons nôtre cette préoccupation du Chef de l’Etat.
C’est d’abord l’homme qu’il faut à la place qu’il faut.
Mais allons un peu du côté ‘’indicateurs d’exploitation opérationnelle’’.
Dans l’opérationnel, nous avons par exemple un taux rendement réseaux que l’on peut expliquer avec le vieillissement des installations.
Le réseau ne permet plus de véhiculer et de transporter notre veau sans perte.
Le taux rendement réseau est faible. A chaque 100 mètres cubes d’eau, nous perdons 44 mètres cubes d’eau. C’est pourquoi nous parlons de 56 %.
Nous avons donc un réseau médiocre et nous devons tout refaire.
A ce problème lié à la faiblesse du taux rendement réseau s’ajoute celui de la gestion du park des abonnés. Parmi tous les abonnés que nous avons, il y a pratiquement 60 % seulement qui sont actifs. Donc ? nous avons à peu près 40% que nous disons inactifs. En réalité, ce sont des gens auxquels nous avons coupé le raccordement et qui se sont convertis en fraudeurs. Parce que personne ne peut vivre sans eau. La fraude bat son plein dans notre environnement et dans notre contexte de travail.
Je crois que vous vivez dans le quartier et vous voyez comment les gens se comportent. Ils ne sont plus raccordés mais ils continuent mais ils continuent à prendre l’eau.
Donc la lutte contre le vol d’eau sera aussi notre cheval de bataille. Nous allons attaquer ce problème à partir de sa racine.
Ensuite, nous avons un autre problème, celui relatif au faible taux de recouvrement facture. Le taux de recouvrement est faible et il se situe autour de 70%, mais avec un peu d’effort, nous arrivons quelquefois à 77%.
Le pourcentage restant est constitué de personnes qui consomment mais ne paient pas. Le problème, c’est que nous vendons l’eau à crédit et lorsque l’on vend à crédit, la personne a d’abord consommé et vous êtes obligé de commencer presqu’à courir derrière elle pour qu’elle vous paie. C’est tout un problème. Donc, là, nous allons entrer en campagne de sensibilisation pour que les gens comprennent que lorsque l’on a consommé, l’on doit payer. Ça, c’est un autre axe de défis qui nous attend et je terminerai par un indicateur aussi important : c’est le tarif.
Le tarif que nous appliquons aujourd’hui n’est pas un tarif rémunéra teur. Ce qui veut dire le tarif que nous appliquons aujourd’hui ne nous permet pas de couvrir les charges que nous engageons. C’est un tarif social. Un tarif administré, et non imposé, par l’Etat congolais.
Vous comprenez déjà qu’en termes économiques, quand vous faites une affaire qui vous amène à engager les charges, vous pratiquer un prix, un tarif qui est inférieur au prix de revient, allusion faite à la petite formule que nous avons apprises à l’école primaire où l’on nous disait que lorsque nous sommes en dessous du prix, cela veut dire que notre affaire n’est pas fructueuse. L’Etat administre ce tarif pour des raisons sociales, parce qu’il faut s’adapter au niveau de vie des populations. L’eau est un produit incontournable.
Tout homme, quelque pauvre qu’il soit, a besoin de l’eau. L4Etat est dans cette logique-là. Ça, c’est la logique politique et sociale. Mais la logique économique veut qu’une entreprise qui fonctionne doive assurer sa rentabilité ; Donc, c’est là que nous interpellons l’Etat pour qu’il mette à notre disposition des subventions pour nous aider à maintenir ce tarif-là. C’est ce qui se fait dans tous les pays du monde. L’Etat intervient pour administrer un tarif.
Chez nous, ce n’est pas encore le cas. Vous savez que notre Etat aussi a des problèmes. Vous le comprenez, l’Etat a des difficultés du trésor public qui ne lui permet pas de face à certains de ses besoins. C’est là que nous sommes en train de négocier pour que des équilibres soient trouvés. De temps en temps, il faut un soutien fort pour nous permettre de nous maintenir. Au cas contraire, nous risquerons lentement et sûrement de disparaître. Ce que l’Etat ne peut pas se permettre de faire. Donc, nous nous sommes convenus que dans les jours à venir, les solutions seront trouvées. Dans le même registre, il y a aussi le fait que l’Etat, avec tous les problèmes qu’il y a, n’arrive pas à recouvrer toutes les factures de consommation d’eau. C’est ce qu’on appelle des instances de paiement.
Dans des universités, des hôpitaux, et tout ce que vous avez comme bâtiments publics, des factures sont bien éditées et émises. On les remet au niveau du Ministère du Budget pour certification. Il y a toute une commission là-bas pour ça. Après on les envoie au Ministère des Finances qui n’a jamais payé jusqu’ici. Là encore, c’est une autre paire de manche. Je peux vous dire par exemple que par rapport au covid-19, les factures de gratuité de 3 mois sont toujours en instance de paiement au niveau du trésor public. Il y a autant de problèmes que nous devons résoudre ensemble. Il y a des problèmes effectivement partout, au niveau de la REGIDESO comme du Côté du Gouvernement. Mais si on se met ensemble, et comme les autorités sont à l’écoute, donc nous sommes convaincus que les solutions seront trouvées, lesquelles permettront à la REGIDESO d’aller de l’avant.
_LE TONNERRE
Vous venez donc là d’énumérer la panoplie des problèmes auxquels fait face la REGIDESO. Par où Monsieur le DG va-t-il commencer ? En d’autres termes, quelles sont vos priorités ?
_DG JONAS-DIDIER NTAKU
Lorsque j’ai parlé, je vous ai évoqué notre objet social et je crois qu’il n’y a pas meilleur que ça. Mais pour que nous réussissions à atteindre cet objet social, nous devons continuer à produire une eau en quantité suffisante et de qualité acceptable. Nous devons donc commencer par assainir aussi bien notre environnement de travail, y compris notre façon de travailler, que nos finances.
Donc, ma priorité sera, je le répète encore, de placer l’homme au centre et de le conscientiser par rapport au devoir qu’il a d’être lui-même auteur du changement de sa situation vers le meilleur. Ce n’est pas un ange qui descendra du ciel pour changer sa situation. C’est comme on a toujours dit : ‘’aide-toi et le ciel t’aidera’’.
Dieu nous a doté des capacités jusqu’à nous reconnaître comme étant de petits dieux. Ce qui veut dire que, lorsque nous nous mettons sérieusement au travail, en priant également, parce que nous sommes tous des croyants, Dieu fera sa part. Mais, c’est l’homme d’abord qui doit se remettre au travail. Dès que les agents et cadres de la REGIDESO se remettent valablement au travail, l’entreprise va voir ses recettes améliorées et retournera d’office dans les normes de son objet social qui est la production et la distribution de l’eau dans toutes ses conformités avec les attentes de ses clients disséminés à travers toute l’étendue de la République Démocratique du Congo. Voilà un peu ce que nous comptons faire. Donc, nous croyons en l’homme d’abord, parce que c’est lui qui permettra que soient apportés tous les changements possibles.
_LE TONNERRE
Monsieur le Directeur Général, il y a, à l’heure actuelle, deux usines de la REGIDESO, en pleine construction à Kinshasa. A quand leur mise en service ?
_DG JONAS-DIDIER NTAKU
Oui, nous avons deux projets qui ont démarré depuis pratiquement 2019 et qui se poursuivent. Tous ces deux projets : celui de Lemba Imbu et celui de Binza-Ozone, on attendait leur mise en service, globalement parlant, avant 2022. En principe on devait les avoir en 2021, mais, aussitôt après que ces projets ont démarré en 2019, en 2020 on a connu beaucoup de perturbations, notamment avec la pandémie du Corona Virus 19 qui a bloqué beaucoup de choses dont la logistique et le transport. Ses effets continuent à se faire sentir jusqu’à présent sur les coûts même de ces deux projets jusqu’à les modifier. Je viens de vous parler du transport et de la logistique. C’est des équipements que l’on achète à l’Extérieur et que l’on doit faire transporter jusqu’ici. Il y a eu à cet effet beaucoup de perturbations. Donc, nous sommes à l’heure actuelle dans un programme de rattrapage. A Lemba Imbu, par exemple, nous sommes en train de construire une usine de 5 000 mètres cubes par jour, avec l’appui de la Corée du Sud. Ce projet doit en principe se terminer d’ici juillet 2022 et nous pourrons avoir, si Dieu le veut, le bonheur de mettre en service en cette date-là pour la joie de toute la population de Lemba Imbu. Ça, c’est pour Lemba Imbu et, pour Binza Ozone, il s’agit d’une usine de 110 000 mètres cubes jour. Là, tel qu’on a réaménagé le programme, d’ici octobre de cette année 2022, nous pourrons aussi procéder au lancement de la production de cette tant attendue usine. Voila donc deux grandes bonnes nouvelles pour la population de Kinshasa et nous pensons que tout sera mis en œuvre pour que soit tenu ce délai.
_LE TONNERRE
Une fois ces deux usines mis en service, pourrons-nous nous attendre, dans ces deux coins de la capitale, à une fourniture d’eau potable sans interruption ?
_DG JONAS-DIDIER NTAKU
Sans interruption, c’est peut-être trop exagérer. Parce que, comme vous le savez, la technique à toujours ses aléas. Donc ? lorsqu’on ces aléas surviendront, nous ne manquerons pas à réagir sur-le-champ. Maintenant là, il s’agit de deux nouvelles usines et nous ne pensons pas qu’il puisse y avoir beaucoup d’aléas. Les aléas, il y en a ceux d’ordre intérieur que ceux d’ordre extérieur. Il existe des choses qui ne dépendent pas de nous. Cas des coupures du courant électrique qui arrête ipso facto la fourniture d’eau. Mais nos clients doivent s’attendre à une certaine amélioration du service qui leur est rendu. Il s’agit d’une amélioration significative, parce que, je vous rassure, nous allons avoir au total dans la ville de Kinshasa 145 mille mètres cubes de plus par jour. Chaque jour nous aurons 145 mille mètres cubes de plus. Soyez tenus informés que le déficit de production actuel dans la ville de Kinshasa se situe autour de 450 mille mètres cubes par jour et cela parce que la demande d’eau est d’environs de 1 million de mètres cubes par jour, pendant que nous produisons aujourd’hui à peu près 550 mille mètres cubes par jour. Donc, ce qui fait défaut, ou ce qui constitue le déficit, c’est ces 450 mille mètres cubes par jour. Et, c’est la mise en service de ces deux usines qui nous aideront à combler ce déficit au-delà de son un-tiers. Donc, pour les populations kinoises qui sont dans la partie centre-Ouest de Kinshasa et celles de la partie Est, cas respectivement de Binza/Ozone et de Lemba/Imbu, nous osons croire qu’il y a déjà de l’espoir pour eux de voir leur situation améliorée d’ici peu.
_LE TONNERRE
Pendant votre mandat, accepteriez- vous, Monsieur le Directeur Général, d’être accompagné par l’Inspection Générale des Finances afin que soient rectifiées les quelques faiblesses constatées dans la gestion des ressources financières de la REGIDESO ?
_DG JONAS-DIDIER NTAKU
Je comprends la raison pour laquelle vous posez cette question. C’est parce que la plupart des gestionnaires et mandataires congolais sont récalcitrants au contrôle. Moi par contre, je me dis qu’il s’agit plutôt d’un devoir de redevabilité. On ne nous met pas à la tête d’une entreprise pour faire n’importe quoi. Ce sont des entreprises de l’Etat dont nous ne sommes que de simples mandataires. Donc, nous sommes redevables à la fois aux autorités qui nous ont nommés et à la population qui attend de notre part un bon service rendu en conformité avec ses attentes. Donc, d’ailleurs, moi je l’ai déjà dit dans une réunion que j’ai tenue avec le staff de la REGIDESO. Je leur ai dit : ‘’Nous, on n’attend même pas que l’Inspection Générale des Finances vienne chez nous pour faire le contrôle. Parce qu’en principe, le contrôle, c’est vraiment une opération permanente au sein même de l’entreprise. Au sein de la REGIDESO, nous avons un organe de contrôle dénommé Direction Centrale de l’Audit, Inspection et Qualité. C’est une direction que nous devons utiliser en permanence au lieu d’attendre que l’IGF vienne nous faire des remarques. Moi, je crois à mon sens que les principes de gestion sont universels. Ceux qui sont à l’Inspection Générale des Finances ont étudié dans les mêmes écoles que certains de nos staffs. Nous connaissons en principe à priori ce que nous devons faire de sorte que, lorsque l’IGF viendra faire son travail, ce qui est normal, elle nous trouve en bonne position et en bon ordre. Nous reconnaissons que ces Inspecteurs-là ont une expertise qu’ils ont acquise dans le fait pour eux d’accomplir ce travail d’inspection tous les temps. C’est-ce qui justifie le fait qu’ils auront toujours quelque chose à nous donner comme conseil. Donc, nous ne souhaiterions vraiment pas qu’ils trouvent chez nous des irrégularités de gestion qui amèneraient l’autorité à retirer sa confiance qu’il nous a fait l’honneur de placer sur notre modeste personne. Là, on s’insère vraiment dans un autre registre. Notre souhait, c’est de donner un exemple de bonne gouvernance et l’Inspection Générale des Finances sera toujours la bienvenue.
_LE TONNERRE
Nous avons compris que vous êtes un bon technicien avec une expertise basée sur votre ancienneté de 33 ans au sein de la REGIDESO. Avez-vous un mot de la fin ?
_DG JONAS-DIDIER NTAKU
En guise de mot de la fin, il y a lieu de dire d’abord aux travailleurs de la REGIDESO que nous devons saisir cette opportunité parce que vous savez tous qu’avant notre nomination, nous avons subi toutes sortes de tractations. Dans toutes les chaînes de radio, on nous demandait si nous étions des fils maison ou des politiciens. Je crois que le Président de la République a pris sa décision en mains, de concert avec le gouvernement, pour donner une chance aux fils maison de la REGIDESO de prouver de quoi ils sont capables. Je pense que nous devons saisir cette occasion pour répondre de façon positive à cet appel présidentiel. Inscrivons-nous donc dans la logique de démontrer qu’il y a lieu de compter sur les fils maison pour remonter les entreprises. Tous les cadres et agents de la REGIDESO, je les appelle à se lever comme un seul homme pour défendre la REGIDESO. Il ne faut pas que voir le Directeur Général et il faut voir plutôt l’entreprise REGIDESO qui subit des critiques de toutes sortes. Voici arrivée pour nous l’heure de nous mettre débout et de relever ce défi.
A nos abonnés, nous demandons de nous accompagner conformément à notre objet social qui est celui de vous servir de l’eau en permanence et de bonne qualité. Mais, nous ne pouvons vous servir sans vous, comme qui dirait un philosophe : ‘’Dieu qui nous a créés sans nous ne peut pas nous sauver sans nous’’.
Dieu nous a créés sans solliciter notre avis, mais pour nous sauver, il sollicite notre choix entre le chemin qui mène vers la vie et celui qui mène vers la mort. Il suffit à celui qui n’a besoin d’être sauvé de faire ce qu’il veut. Même chose pour nous ici à la REGIDESO. Nous ne pouvons pas vous servir, en tant que nos clients, sans vous.
C’est selon que tous les moyens possibles pour vous servir ne peuvent venir que de vous, à travers vos paiements des factures de consommation d’eau. Si vous ne voulez pas payer vos factures, vous voulez que l’argent pour que nous vous fournissions l’eau vienne d’où ?
Tellement que nous ne pouvons pas chercher l’argent ailleurs, nous ne pouvons le puiser que dans les factures de consommation d’eau, parce que nous aussi nous sommes une entreprise commerciale et, par conséquent, nous ne pouvons qu’avoir des préoccupations commerciales. Si nous sommes ensemble et que si chacun de vous paye ses factures, je crois que vous serez dans votre plein droit de nous exiger des comptes à vous rendre à propos de ce que nous avons fait de votre argent. Mais a contrario, lorsque vous ne payez pas, vous ne nous aidez pas à vous fournir de l’eau. C’est là mon mot de la fin : Payez vos factures.
Propos recueillis par Fiko Kasongo