JEAN-JACQUES NDALA A LA COUPE DU MONDE AVANT LES LÉOPARDS : QUAND LE SIFFLET CONGOLAIS PRÉCÈDE SON FOOTBALL

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Par Jonathan TSOBO DITUVANGA

La sélection de l’arbitre international congolais JEAN-JACQUES NDALA pour officier à la prochaine Coupe du monde FIFA est plus qu’une reconnaissance individuelle. C’est un signal fort envoyé au football congolais, souvent fragilisé par des crises internes, des infrastructures limitées et un déficit de professionnalisation.
Dans un paysage sportif où la RDC peine parfois à s’imposer sur le terrain, c’est cette fois sur le terrain de l’excellence arbitrale qu’elle s’illustre.

UNE CONSÉCRATION PERSONNELLE QUI RÉVÈLE DES ÉVOLUTIONS STRUCTURELLES

JEAN-JACQUES NDALA s’impose depuis plusieurs années comme l’un des arbitres les plus réguliers du continent : compétitions CAF, CHAN, Ligue des champions africaine, phases qualificatives. Sa sélection confirme une évolution discrète mais réelle dans la formation des arbitres congolais, malgré un contexte institutionnel instable.
Cela pose une question centrale : le Congo investit-il suffisamment dans les métiers “invisibles” du football ?

UN CHOIX FIFA À LIRE AUSSI DANS LE CONTEXTE AFRICAIN

La liste des arbitres africains sélectionnés révèle une tendance : la montée en puissance d’un arbitrage africain, davantage respecté, plus technique et mieux préparé.
On y retrouve des noms reconnus comme Mustapha Ghorbal (Algérie), Amin Omar (Égypte) ou Jalal Jiyed (Maroc), preuve que les standards montent et que la concurrence est rude.

La présence de Ndala dans ce groupe restreint signifie que :
-la RDC est capable de produire de l’élite, même dans les métiers les plus exigeants ;
-l’Afrique continue de gagner en crédibilité technique auprès de la FIFA.

UN SYMBOLE POUR UN PAYS EN RECHERCHE DE REPÈRES

Dans un contexte national marqué par les tensions sécuritaires à l’Est, les turbulences politiques et les limites structurelles du sport congolais, cette nomination apparaît comme un rare motif de fierté collective.
Elle interroge aussi :
-Pourquoi la RDC produit-elle des talents internationaux dans l’arbitrage, mais peine-t-elle à stabiliser et valoriser ses talents locaux sur le terrain ?
-Comment capitaliser sur cette visibilité pour renforcer l’ensemble de la chaîne sportive nationale ?

ET MAINTENANT, PERSPECTIVES ET DÉFIS

La présence de Ndala au Mondial ouvre des pistes :
1. Renforcer la formation arbitrale : peut-on établir une école nationale d’arbitrage avec des standards FIFA ?
2. Valoriser les compétences congolaises : Ndala peut-il devenir un modèle pour inspirer une nouvelle génération ?
3. Récupérer diplomatiquement cette nomination : la RDC peut-elle utiliser cet événement pour renforcer son image internationale dans le sport ?
4. Lutter contre les critiques internes : l’arbitrage congolais souffre souvent d’accusations de corruption et d’ingérence. Cette sélection peut-elle être le point de départ d’un changement de mentalités ?

UN HONNEUR, MAIS SURTOUT UN AVERTISSEMENT POSITIF

Jean Jacques Ndala porte haut les couleurs de la RDC.
Sa sélection à la Coupe du monde n’est pas seulement une vitrine : c’est une invitation à repenser la gouvernance du football congolais, à investir dans la compétence, la rigueur et la formation.

La question reste ouverte : la RDC saura-t-elle transformer cette victoire individuelle en opportunité collective pour son sport ?

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