Addis-Abeba, 14 février 2025
La Première Ministre de la République Démocratique du Congo, Judith Suminwa Tuluka, est arrivée ce vendredi dans la capitale éthiopienne pour représenter le Président de la République au 38ᵉ sommet de l’Union africaine. Elle prendra part aux travaux du Conseil de paix et de sécurité de l’UA, dirigé par le Président équato-guinéen Théodore Obiang, afin d’aborder la situation sécuritaire en RDC et au Soudan. Face à une crise humanitaire et sécuritaire sans précédent, son intervention sera cruciale pour exprimer la position de Kinshasa avec clarté et fermeté.
La RDC réclame avec insistance le retrait immédiat des troupes rwandaises présentes dans l’Est du pays. Judith Suminwa portera la voix de son gouvernement en dénonçant les violations répétées de l’intégrité territoriale congolaise et en appelant à un cessez-le-feu durable. Elle mettra en lumière les conséquences dramatiques du conflit : plus de 3 000 morts, des milliers de blessés, et une situation humanitaire désastreuse, en particulier à Goma. Elle rappellera aussi les sacrifices des soldats de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SAMIRDC), tombés sous les balles d’une armée rwandaise engagée dans une entreprise de conquête.
Outre la dénonciation des violences, la RDC demandera à l’Union africaine de prendre des sanctions fermes contre Kigali. Alors que l’Union Européenne et l’ONU ont déjà condamné ces actes, l’inaction africaine devient de plus en plus intenable. Judith Suminwa insistera sur le pillage systématique des ressources congolaises, documenté par les Nations Unies, et sur la nécessité de mesures concrètes pour stopper cette exploitation illégale.
Ce sommet de l’Union africaine représente un tournant pour le continent. La question congolaise sera au cœur des discussions, et Kinshasa attend des actes, non de simples déclarations. À travers son intervention, Judith Suminwa espère mobiliser ses homologues africains et pousser à un engagement collectif pour la paix et la souveraineté de la RDC. L’heure n’est plus aux promesses : il faut agir pour garantir la stabilité de la sous-région des Grands lacs
Christian Zeus Ilunga