L’ex-Président de la République démocratique du Congo ne s’en cache plus : il serait désormais le véritable patron de la rébellion de l’AFC/M23. Installé à Goma et protégé par des militaires rwandais, Joseph Kabila est arrivé à l’Est de la RDC, accompagné de figures controversées du paysage politique congolais.
Parmi ses lieutenants les plus en vue, on retrouve l’ancien sénateur et député Moïse Nyarugabo, vice-président du RCD et surtout chef du mouvement insurrectionnel Twiraneho, très actif sur les hauts plateaux de Minembwe. Il est également membre influent de l’AFC, représenté notamment par Freddy Kaniki.
Autre personnage clé de cette alliance : Patient Sayiba, ancien Directeur Général de l’OGEFREM, poursuivi par la justice congolaise pour détournement de fonds. Exilé en Tanzanie, il y a bâti un réseau de contrebande douanière transfrontalière bien implanté.
Dans ce triumvirat, figure aussi un cacique de l’ère Kabila : Kikaya Bin Karubi, ancien journaliste, ex-ministre de la Communication, ambassadeur, et surtout ancien conseiller principal en matière diplomatique de Joseph Kabila. Professeur d’université, il s’est d’abord exilé en Angola, puis en Namibie, à la suite de poursuites judiciaires dans l’affaire des cartes Visa connectées aux comptes du Trésor public. Il serait aujourd’hui l’architecte de la stratégie de communication de l’ex-président désormais rebelle. Kikaya aurait notamment participé aux pourparlers entre la cheffe de la MONUSCO et l’AFC, en tant que représentant de Kabila.
Nous assistons désormais à une dualité évidente :
• D’un côté, le camp des Congolais épris de paix et de cohésion nationale, incarné par le Président de la République, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo ;
• De l’autre, le camp des fossoyeurs de la République, qui ne jurent que par l’éclatement de la RDC, avec à leur tête Joseph Kabila.
Christian Zeus Ilunga