
S’étant arrêté de couler toute la journée du hier pour des raisons qui seront élucidées vers la fin de cet article, le pétrole a presque repris ce matin à Kinshasa son écoulement normal.
Il y avait hier fermetures des Stations-service par-ci, par-là, raréfaction des véhicules et motocycles sur la voie publique, hausse des prix de transport chez certains rares automobilistes ou motocyclistes que l’on rencontrait comme par hasard tout au long de certaines routes, ou son maintien mais avec itinéraires réduits chez certains autres. Parmi les conséquences immédiates : de longues marches à pieds chez certains prestataires des services tant publics qu’indépendants
Ces automobilistes et motocyclistes, qui croyaient avoir trouvé dans cette situation l’occasion de pêcher dans l’huile trouble, sont tous retournés à la normale ce mardi où les moyens de transport terrestre ont repris leurs courses normales, peu importe quelques demi-terrains qu’on a toujours connus.
Il y aurait eu une flambée de prix généralisée sur tous les marchés de Kinshasa selon que le prix du pétrole, comme nous l’avons appris en économie du marché, est le prix vecteur de tous les autres prix.
Le pétrole allait donc démontrer, à travers son prix, sa force vectorielle sur tous les autres prix, si n’était intervenue, la réunion dite de crise autour du ministre des hydrocarbures, Didier Budimbu, qui a réussi à conférer avec les principaux opérateurs pétroliers du pays pour échanger sur cette brusque situation et dégager les pistes de solution en vue de refluidifier les artères routières de Kinshasa.
A l’issue de la dite réunion, les pétroliers ont parlé tous d’une même voix et nous ont rassurés qu’il n’y a aucune pénurie qui puisse justifier la panique du hier. Parmi les voix les plus ‘’prépondérantes’’ et dont les éclats sont parvenus jusque dans nos oreilles, nous avons noté celle de Monsieur Joseph Kouame Kouame, Directeur Général de Services des Entreprises Pétrolières Congolaises, communément appelés SEP Congo.
‘’Il n’y pas aucune pénurie, en tous cas pas aujourd’hui. Nous avons suffisamment des produits. Il n’y a pas d’inquiétudes’’, a-t-il rassuré.
Joseph Kouame Kouame explique qu’un moment donné, le stock était trop bas au point qu’il y avait sur le plan des machines absence de visibilité. La fuite de cette information, qui a largement circulé, a été mal compris dans le monde des automobilistes et motocyclistes qui ont dramatisé la situation jusqu’à faire poser obstacle à la circulation routière. Ce qui a créé la tant évoquée panique qui a prévalu durant toute la journée du hier sur toutes les artères du système circulatoire de la ville de Kinshasa.
La panique a donné lieu à la précipitation et cette précipitation, à une spéculation haussière qui n’a pas heureusement réussi à faire tarir les stocks disponibles.
Pour Monsieur Charles Nikobasale, Directeur Général de Engen RDC, il est plutôt question des prix à l’importation qui ont doublé. A l’en croire, Il faut un ajustement de la structure des prix.
‘’Il faut aussi payer de manière régulière le manque à gagner subi par les sociétés pétrolières en 2021. Le premier trimestre 2022 va être très dur à cause de la crise ukrainienne étant donné que le prix a augmenté’’, a-t-il levé les quelques zones d’ombre restantes qui planaient encore jusque-là au-dessus de nos têtes.
C’est en sa qualité de Président du Groupe Professionnel des Distributeurs des Produits Pétroliers, GPDPP en sigle, que le Directeur Général de Engen RDC nous a rassurés qu’ils sont à l’heure actuelle en train de recevoir du carburant à partir de Muanda, cité côtière de la République Démocratique du Congo où coulent l’eau et le pétrole.
Saint-Germain Ebengo