Kisangani : Guy Kabombo en mission stratégique pour redynamiser les FARDC dans la 3ᵉ zone de défense.

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Dossier de Jonathan TSOBO DITUVANGA

Kisangani, 6 novembre 2025 Le Vice-premier ministre, ministre de la Défense nationale et des Anciens combattants, Guy Kabombo Muadiamvita, séjourne depuis mercredi à Kisangani, chef-lieu de la province de la Tshopo. Cette visite s’inscrit dans une mission d’itinérance au sein de la 3ᵉ zone de défense des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), avec pour objectif majeur de redynamiser la chaîne de commandement et d’améliorer les conditions opérationnelles des troupes.

Une mission axée sur la formation, l’équipement et le casernement

Placée sous le signe du trinôme FEC : Formation, Équipement et Casernement, cette descente de terrain traduit la volonté du ministre Kabombo d’imprimer une nouvelle dynamique au sein de l’armée congolaise.
Son programme prévoit des inspections dans plusieurs centres d’instruction et d’opérations, un briefing stratégique à l’état-major local ainsi que des échanges directs avec les commandants de secteurs.

Cette approche inclusive vise à remonter les réalités du terrain et à adapter les réponses institutionnelles aux défis concrets rencontrés par les troupes dans leurs zones d’engagement.

« Nous voulons une armée bien formée, bien équipée et bien logée. C’est le fondement d’une défense nationale crédible », a déclaré un membre de la délégation ministérielle. »

Un contexte sécuritaire toujours sensible à l’Est

La 3ᵉ zone de défense regroupe plusieurs unités particulièrement mobilisées dans les opérations contre les rébellions du M23-AFC et d’autres groupes armés locaux qui continuent de déstabiliser la région orientale.

Cette visite intervient donc à un moment stratégique, où le pays cherche à renforcer le moral des troupes, mais aussi à réévaluer les stratégies militaires dans un contexte sécuritaire en constante mutation.

L’initiative de Guy Kabombo témoigne d’un souci de proximité et d’une gouvernance de terrain, loin des gestions bureaucratiques et centralisées.
Elle s’inscrit dans la vision du Chef de l’État, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, qui prône la montée en puissance des FARDC et la professionnalisation de l’armée comme piliers de la souveraineté nationale.

Analyse : vers une doctrine militaire plus moderne et plus réaliste

La démarche du ministre de la Défense est salutaire, mais elle appelle à une révision profonde des priorités stratégiques.
Renforcer les FARDC ne passe pas seulement par la distribution de matériel, mais aussi par :
-la formation continue des cadres et des officiers ;
-la création d’une industrie militaire nationale capable de produire localement des équipements de base ;
-la valorisation du renseignement militaire pour anticiper plutôt que subir ;
-et la réhabilitation des infrastructures de casernement pour assurer la dignité des soldats.

Un système de suivi et d’évaluation des performances militaires, zone par zone, permettrait également d’éviter les ruptures de coordination souvent observées entre le commandement central et les unités opérationnelles.

Perspectives et propositions

Pour que cette redynamisation ne reste pas un simple slogan, plusieurs pistes méritent d’être consolidées :
-Institutionnaliser les missions d’itinérance ministérielles au moins une fois par trimestre pour maintenir un lien permanent entre le haut commandement et les forces du terrain.
-Renforcer la formation civilo-militaire, afin de rétablir la confiance entre l’armée et les populations locales, surtout dans les zones de conflit.
-Moderniser la logistique militaire par des partenariats public-privé, notamment dans la production de tenues, de rations et d’équipements tactiques.
-Valoriser la recherche militaire nationale, en mobilisant les universités et ingénieurs congolais autour des solutions technologiques locales.
Vers une armée de la République, au service du peuple

Le passage de Guy Kabombo à Kisangani n’est pas seulement symbolique ; il s’agit d’un signal fort envoyé à l’ensemble des forces armées.
Dans un pays confronté à de multiples menaces, la redynamisation des FARDC apparaît comme une exigence de survie nationale.

L’enjeu n’est plus seulement de gagner les batailles du front, mais aussi de reconstruire la confiance entre l’armée et la nation, condition essentielle pour une paix durable.

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