
Au moment où la modernité se justifie être le cheval de bataille de différentes entités à travers le monde, le territoire de Lukula demeure à la traine parmi tant d’autres à travers la République Démocratique du Congo et, cela, en dépit de toutes les opportunités agro-industrielles qu’il regorge.
Situé à plus de 200 kilomètres de la ville portuaire de Matadi, dans l’ancien district du Bas-Fleuve, le territoire de Lukula a été créé par ordonnance n°21/226 du 27 juin 1955 et inauguré le 26 juillet 1955.
Le District du Bas-fleuve est situé à l’ouest de la province du Kongo Central en République Démocratique du Congo, sur une très forte superficie.
Il se situe à la rive droite du fleuve Congo, dans la région géographique du Mayombe, à la frontière avec la région angolaise de Cabinda.
Avec un chef-lieu qui porte le même nom que lui, le territoire de Lukula a en plus une cité, à savoir la cité de Nsioni, 60 groupements, 8 quartiers et 890 villages.
Ses 5 secteurs sont : Fubu, Kakongo, Patu, Tsanga-Sud, Tsundi-Sud, avec leurs chefs-lieux basés respectivement à Fubu, Kai-Vemba, Nsitu-Lengi, Mabundukila et Mbata-Bubu.
Le Territoire de Lukula n’est accessible que par route. Il s’agit de la route nationale numéro 12 qui relie la ville de Boma au territoire de Tshela et qui est jusqu’ici la seule qui passe par là. Cette route, qui était pourtant asphaltée depuis l’époque coloniale,n’est à l’heure actuelle que l’ombre d’elle-même.
Arriver au cœur du Mayombe en passant par le territoire de Lukula est devenu à ce jour un calvaire et, cela, à cause du fait que la route fait face à une dégradation inestimable au cours de ces dernières décennies, et surtout pendant les saisons pluvieusesqui la plongent dans une inaccessibilité hors pair.
En partant du pont Luki, sa frontière avec le territoire de Moanda, jusqu’au village Kibueti, où il partage sa frontière avec le territoire de Tshela, en passant par Patu et la cité de Nsioni, vous avez 60, 5 kilomètres de route en très mauvais état, ainsi répartis : 30 kilomètres du pont Luki jusqu’à Patu, 20 de Patu à Nsioni, et 10,5 de Nsioni à Kibueti.
Sur le plan administratif, les services de l’administration du Territoire de Lukula fonctionnent dans un vieux bâtiment presque délabré qui servait jadis de bureau de la Gare à l’époque où il ‘’existait’’ encore le chemin de fer. Certains autres services de l’Etat fonctionnent dans des bâtiments qui ne disposent presque pas des toitures.
Le territoire de Lukula, autrefois territoire le plus industrialisé de l’Afrique centrale, avec à la base 49 sociétés agricoles, est aujourd’hui réduit à un territoire purement paysan, c’est-à-dire agricole, et où la grande plateforme agro-industrielle dont les travaux ont été financés par la Banque mondiale est restée aujourd’hui un simple monument. L’institution bancaire onusienne avait pourtant installé l’usine qui devait commencer à transformer des produits agricoles, dans la perspective de revaloriser la production locale et redorer par ricochet l’image de ce territoire. Cette usine est en ce moment un simple éléphant blanc.
Du point de vue agricole, le territoire de Lukula a un sol tellement fertile qu’il n’a pas besoin d’engrais chimiques pour son labourage.
Parmi ses principales cultures, nous avons, entre autres, le manioc, le maïs, l’arachide, le riz paddy, la banane gros ‘’Michel’’, la banane plantain, le haricot, le niébé, la patate douce, le taro, la tomate, le piment,la tomate, le caféier, le palmier, le cacaoyer, l’hévéa, le manguier, le safoutier, l’avocatier, l’oranger et la liste n’est pas exhaustive.
Sur le plan du sous-sol, le territoire dispose dupétrole, du sel, de l’or, du diamant, du goudron, du bitume et du cuivre.
Il faut souligner qu’en matière de production agricole et de commerce transfrontalier avec la province angolaise de Cabinda, le territoire de Lukula a pour poumon d’acier, son secteur de Kakongo, avec sonchef-lieu Kai-Vemba, un lieu très vivant en transactions commerciales.
Charles Kipingani