Le HCR appelle la communauté internationale au soutien des efforts d’apaisement des tensions à Kwamouth

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Un déplacé en train de se reposer dans un abri communautaire à Bandundu, chef-lieu de la province du Kwilu.  © Photo HCR/Simon Lubuku

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La Représentante du Haut Commissariat des Nations-Unies pour les Réfugiés en République Démocratique du Congo, Angèle Dikongue-Atangana, a tenu ce mardi 11 octobre 2O22, au Palais des Nations à Genève, un point de presse riche en informations sur la situation qui prévaut à Kwamouth entre les Tekes et Yakas en République Démocratique du Congo.

A l’en croire, le HCR se dit préoccupé par la recrudescence de ces rivalités de clocher de plus en plus meurtriers avec, parmi ses effets d’entraînement, plus de 142 personnes tuées, dont plusieurs décapitées, et plus de 27 000 déplacés, hommes et femmes et jeunes et vieux confondus.

La Représentante du HCR en RDC a parlé de la République du Congo de l’autre côté du fleuve comme servant à l’heure actuelle de lieu de refuge à la plus grande majorité de ces déplacés dont nombreux sont jusqu’ici séparés de leursfamilles respectives.

‘’En République du Congo, de nombreux demandeurs d’asile sont accueillis par des familles d’accueil. Cependant, plus de la moitié d’entre eux vivent dans des conditions précaires, certains dormant en plein air, tandis que d’autres ont construit des abris de fortune. Ceux qui sont dans des familles d’accueil sont confrontés à la promiscuité. La nourriture se raréfie. Plus de 30 enfants souffrant de malnutrition ont été identifiés par le personnel de santé local’’, a-t-elle expliqué.

Angèle Dikongue se préoccupe de ces déplacements vers laRépublique Démocratique du Congo qu’elle dit venir déconcerter les efforts déjà très insuffisamment financés pour venir en aide aux 521 000 réfugiés et aux plus de 5,5 millions de personnes déplacées à l’intérieur du pays. 

Foi sur ses propos, les fortes pluies qui se sont abattues ces derniers temps ont rendu plus complexe la mise en sécurité des populations restées sur place, pendant que plusieurs routes clés sont devenues impraticables pour les véhicules humanitaires qui sont en train d’apporter de l’aide vitale.

‘’Elles ont dit à nos équipes qu’elles ont fui pour sauver leur vie et ont trouvé refuge dans la forêt environnante avec leurs enfants. Beaucoup ont quitté leurs fermes et leurs champs et ont abandonné leurs récoltes dans les greniers. Ces personnes déplacées continuent de se sentir vulnérables car leur survie dépend à leur actuelle de la bonne volonté d’autrui, notamment des familles d’accueil et des autorités’’, a-t-elle relaté.

Ceux qui ont quitté Kwamouth et ses villages environnants à cause de la rapide extension du conflit ont marché pendant des jours avant de trouver refuge à Bandundu, chef-lieu de la province du Kwilu, à 245 kilomètres de la ville de Kwamouth. 

Le HCR appelle la communauté internationale à soutenir les efforts visant à la fois à apaiser les tensions à Kwamouth et à soulager les souffrances des personnes affectées par la violence.

Ces affrontements, faut-il le souligner, auraient pour cause la question du prélèvement des taxes coutumières sur l’utilisation des terres agricoles entre les deux communautés ci-haut évoquées. 

A l’heure actuelle, la situation sécuritaire reste tendue à Kwamouth où le gouvernement a réussi à négocier avec les chefs locaux et à déployer les éléments de l’armée congolaise pour y rétablir l’ordre. 

Les gouvernements provinciaux de Maï-Ndombé et du Kwiluont mis en place un comité de coordination de crise ainsi qu’un plan multisectoriel au niveau gouvernemental pour répondre aux besoins d’aide d’urgence dans les deux provinces. 

Le HCR et ses partenaires intensifient leur soutien. Le HCR envoie des bâches pour construire des abris communautaires dans le Bandundu et est prêt à répondre à d’autres besoins prioritaires en matière d’abris, d’articles ménagers et de prestations de protection.

Les familles d’accueil de Bandundu et d’autres villes, parmi lesquelles celles de chefs locaux, sont en train de servir de lieud’accueil des personnes contraintes de fuir. 

                                                                                                                                              Bibiche Bulenga

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