Les soulèvements dans les deux villes nord-kivoucienne de Goma et Butembo ont donné lieu à un bilan équivalant à une dizaine de morts, manifestants et casques bleus confondus.
Certaines vidéos qui ont fuité sur les réseaux sociauxmontrent certains civiles munis d’armes à feu.
Le Commissaire supérieur principal de la Police Nationale Congolaise, Jean-Paul Polongoma Di-Ntoto l’a confirmé dans sa révélation qui fait mention de ces soulèvements comme ayant été infiltrés par une présence massive des miliciens Maï-Maï.
Au sujet du bilan, 3 corps ont été retrouvés du côté de l’UNPOL, police de la mission onusienne en République Démocratique du Congo, contre un nombre qui varie entre 8 et 15 parmi les manifestants, c’est-à-dire 8 selon le Commissaire Supérieur Provincial, 10 selon le Docteur Kabuyahia, médecin traitant à l’Hôpital Général de Matanda, et 15 selon l’autorité provinciale du Nord-Kivu, le Gouverneur militaire Constant Ndima. Un bilan mitigé auquel il faut ajouter plus de 70 blessés parmi les manifestants.
Si rien n’est fait jusqu’ici, la situation risque de dégénérer au point de mettre en mal la mission qu’a la Monusco de stabiliser l’Est de la République Démocratique du Congo et surtout celle de protéger la population civile de cette partie du territoire congolais.
C’est ce qui justifie l’appel au calme lancé par le Lieutenant-Général à la tête de la province sous tension, à l’intention de la population de ces deux villes de Goma et Butembo, à partir de la ville de Beni où il a séjourné.
Le L-G Constant Ndima, qui condamne avec la dernière énergie ces actes de pillage et de vandalisme dans les installations de la mission de l’ONU, frappe d’interdit toute manifestation publique et appelle la police et l’armée à peser de tout leur poids pour que soit respecté à la lettre cet ordre. Il a instruit à cet effet les forces de l’ordre et de sécurité de mettre hors d’état de nuire toute personne qui se rendrait coupable d’actes répréhensibles et de les traduire illico par-devers les instances judiciaires compétentes pour que soit appliquée la rigueur de la loi.
‘’Face à cette situation très préoccupante et inquiétante qui doit vite être maîtrisée, j’enjoins la police nationale congolaise et les autres forces de sécurité à prendre toutes les mesures qui s’imposent pour interdire toutes les manifestations sur la voie publique, rétablir l’ordre dans l’immédiat et remettre les choses dans le droit chemin’’, a lance le gouverneur su Nord-Kivu au cours d’un point de presse. Constant Ndima interdit en bref toute manifestation sur la voie publique afin que soit rétabli l’ordre dans le droit chemin.
Il a instruit les forces de l’ordre et de sécurité de mettre hors d’état de nuire toutes personnes qui se rendraient coupables d’actes répréhensibles et de les transférer devant les juridictions compétentes pour subir la rigueur de la loi.
Cette instruction n’est pas restée sans effet. Au centre-ville, les activités ont timidement repris. Quelques boutiques ont rouvert, la circulation a sectoriellement repris et les bases de la Monusco sont gardées par les militaires des FARDC et policiers de la Police Nationale Congolaise ; cas de la base logistique de la RVA à Katindo et celle de la Sotraki à Kyeshero.
Pendant ce temps, le son de cloche de la Lucha, Lutte pour le changement, cite le Gouvernement congolais comme devant prendre ses responsabilités dans le suivi de la prise en charge de tous ces morts et blessés qui sont, à l’heure actuelle, dans des centres de santé et hôpitaux.
‘’ Cette prise en charge doit être inconditionnelle et c’est la Monusco qui doit l’assurer. Les obsèques de tous nos compatriotes tombés dans la manifestation doivent être bien organisés et tout cela sous la supervision de notre gouvernement« , précise Placide Itula, un militant du groupe de pression ci-haut évoqué
La MONUSCO pour sa part révoque en question les allégations selon lesquelles ses éléments avaient fait usage des tirs à balles réelles qui auraient causé la mort de ces manifestants. A cet effet, elle promet de coopérer avec les autorités congolaises pour des raisons d’enquête relatives à ces accusations.
La mission onusienne se dit inquiète de la recrudescence de discours hostiles à son intention de la part de pas mal de congolais qui la tiennent pour responsable des défis sécuritaires auxquels fait face la République Démocratique du Congo, en la présentant comme complice des abus et violences que commettent les groupes armés dans le but dedéstabiliser la RDC.
Elle compte saisir à cet effet le ministère des Affaires étrangères de la République Démocratique du Congo. Elle sollicite en même temps l’urgente attention du gouvernement face à la situation qui prévaut dans l’Est.
Saint-Germain Ebengo