

Tout le monde en République Démocratique du Congo, opposition comme pouvoir, est unanime à reconnaitre le travail de qualité abattu par l’Inspection Générale des Finances (IGF) pour détecter les detourneurs des deniers publics et les prédateurs de l’économie nationale.
Malheureusement, il s’avère que les dossiers relatant des crimes économiques et financiers commis hier et à présent par des personnes formellement identifiées, ne sont jamais suivis d’effet, bien qu’ayant été transmis aux instances judiciaires.
Comme on pouvait s’y attendre, la passivité du pouvoir judiciaire, surtout sa complaisance vis-à-vis des prédateurs, a fini par pousser l’opinion nationale à croire que très peu au travail de titan réalisé par Monsieur Jules Alingete et son service.
Alors que sous d’autres cieux, aux Etats-Unis particulièrement, la Justice fait bénéficier l’Etat des fruits du fait de corruption commise pourtant en République Démocratique du Congo.
C’est le cas par exemple de la Société minière Glencore qui évolue dans le Grand Katanga en RDC, qui a payé 1,5 milliard de dollars au trésor américain pour cause de corruption opérée en Afrique, notamment en RDC, lors de passation des marchés publics.
Pas plus tard la fin de la semaine passée, l’IGF vient de sortir un rapport accablant sur la gestion criminelle de la Gecamines par des personnes connues des congolais. Raison pour laquelle d’aucuns aimeraient vraiment voir la Justice Congolaise se comporte comme celle des États-Unis, afin de permettre notre pays de récupérer l’argent volé et de punir sévèrement les prédateurs. Ce qui pourrait servir de pédagogie et de dissuasion aux autres potentiels dirigeants véreux.
En tout cas, ce qui est révélé par l’IGF est d’une gravité telle que ces crimes économiques et financièrs ne doivent pas rester impunis. Le parquet général est invité à se saisir du dossier sans attendre les instructions d’une quelconque institution pour mettre en branle la procédure judiciaire. Et c’est cela à relever par une justice congolaise en passe de perdre le peu de crédibilité qui lui reste encore.
Quand à l’IGF, l’opinion nationale salue une fois encore la qualité du travail produit. Lequel travail a pu démontrer que le patrimoine de la Générale de Carrières des Mines ( Gecamines) a été littéralement bradé, ses recettes financières mises à sac.
En effet, dans le rapport de l’IGF, il est clairement mentionné que sur les avances de la Gecamines à l’Etat congolais de 519 millions USD, 413 millions USD sont introuvables. Le rapport ajoute : sur 175 millions USD de pas de porte, la totalité de cette somme est portée disparue. Les 175 millions USD sont également introuvables. Pire, sur un total des revenus de la Gecamines entre 2012 et 2020 de 1,9 milliard de dollars américains, seuls 57 millions USD ont servi à l’outil de production de cette société. Sans oublier que les luxueuses villas dont disposaient la Gecamines ont été vendues à vil prix allant de 500 USD à 1.500 USD. Je ne vous demande de chercher qui sont les acheteurs.
Voilà comment des congolais qui prétendent aimer leur pays qui aspirent à gouverner de nouveau, auront contribué à la descente en enfer de la grande Gecamines. Faut-il fermer les yeux et en rester là à pleurnicher sur notre sort ? D’aucuns pensent que. La justice congolaise doit agir. Une bonne fois pour toutes.
Charles TOBANDI/ Tonnerre