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Période : 2022 – 2025
Établi par : Centre Africain des Criminologues pour la Paix et la Sécurité (CAC-PS)
Lieu : Kinshasa, le 1er août 2025
I. Contexte général
Depuis fin 2021, la République Démocratique du Congo fait face à une intensification des attaques armées dans sa partie orientale, particulièrement dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu. Le groupe armé M23 (Mouvement du 23 mars), soutenu militairement, logistiquement et diplomatiquement par le Rwanda, est accusé de multiples crimes à caractère de guerre et de violations massives des droits humains à l’encontre des populations civiles.
II. Méthodologie
Ce rapport est basé sur :
Des enquêtes de terrain menées par les agents de terrain du CAC-PS ;
Des témoignages directs de survivants et familles de victimes ;
Des rapports d’ONG partenaires, des organisations locales de la société civile et des structures sanitaires ;
Des images satellitaires, vidéos, photographies, documents judiciaires et rapports d’observation (ONU, HRW, OCHA, etc.).
III. Zones affectées et nature des violations
A. Territoire de Rutshuru
Exécutions sommaires de civils à Kishishe : au moins 272 personnes tuées.
Violences sexuelles massives dans les localités de Bambo, Tongo, Kiwanja.
Recrutement forcé d’enfants soldats.
B. Territoire de Masisi
Disparitions forcées, enlèvements ciblés, et destructions massives de villages.
Exploitation illégale des ressources minières (coltan, or).
C. Nyiragongo et ville de Goma
Bombardements indiscriminés, infiltration armée, racket urbain.
Intimidations ciblées contre les déplacés internes.
D. Territoire de Kalehe (Sud-Kivu)
Pillages, incendies, déplacements massifs, famine due au blocus de la route Goma–Minova.
E. Bukavu et Walungu
Tentatives de déstabilisation urbaine, espionnage, menaces contre les défenseurs des droits humains.
IV. Typologie des crimes documentés
Crimes de guerre : attaques contre civils, massacres, usage d’enfants soldats.
Crimes contre l’humanité : viols, déplacements forcés, persécutions ethniques.
Violations économiques et environnementales : pillages miniers, destruction d’écosystèmes.
V. Conséquences humanitaires
Plus de 2,5 millions de déplacés internes ;
Explosion des cas de violences sexuelles ;
Crise sanitaire et psychologique aiguë ;
Effondrement des infrastructures sociales de base.
VI. Recommandations
À l’État congolais :
Renforcer l’armée, le renseignement, la justice militaire.
Documenter les crimes pour préparer des poursuites nationales et internationales.
À la communauté internationale :
Imposer des sanctions ciblées contre les autorités rwandaises impliquées.
Soutenir une commission d’enquête internationale indépendante.
Activer la CPI sur les crimes commis à l’Est de la RDC.
À la société civile :
Multiplier les actions de documentation de terrain.
Offrir une prise en charge holistique aux victimes.
Mener une campagne de plaidoyer multicanal (ONU, UA, CGLR…).
VII. Conclusion
Le M23, parrainé par le Rwanda, commet des actes barbares d’une ampleur inédite contre les populations congolaises. Le CAC-PS appelle à la solidarité nationale, africaine et internationale pour défendre le droit à la vie, à la paix et à la souveraineté du peuple congolais.
Signé :
Professeur MBAMBI WA MBAMBI Roger
Directeur Régional
Centre Africain des Criminologues pour la Paix et la Sécurité (CAC-PS)