L’annonce du lancement des consultations politiques pour la formation du prochain Gouvernement d’Union Nationale en République Démocratique du Congo (RDC) marque un tournant décisif pour l’avenir du pays. Ce gouvernement, censé incarner l’unité et la stabilité, doit être un levier pour renforcer la gouvernance inclusive et répondre aux attentes légitimes des citoyens. Cependant, pour garantir son efficacité et sa crédibilité, le Président Félix Tshisekedi doit impérativement éviter de reconduire les ministres dont les performances passées ont été décevantes. Une telle décision est cruciale pour éviter de perpétuer les erreurs du passé et pour impulser une dynamique de renouveau au sein de l’administration congolaise.
Reconduire les échecs, c’est trahir les attentes des citoyens
La reconduction systématique de ministres qui n’ont pas été à la hauteur de leurs responsabilités lors de leurs précédents mandats envoie un message dangereux : celui d’un favoritisme politique et d’une absence de redevabilité. Cette pratique, malheureusement courante dans de nombreux gouvernements africains, va à l’encontre des principes de bonne gouvernance, de transparence et d’inclusion. Les citoyens congolais, qui aspirent à un changement tangible dans la gestion des affaires publiques, risquent de voir leur frustration s’accroître si les mêmes figures politiques, associées à des échecs ou à des scandales, continuent d’occuper des postes clés.
Pire encore, certains ministres reconduits pourraient être impliqués dans des affaires de corruption ou de mauvaise gestion, ce qui affaiblirait davantage la lutte contre ces fléaux qui minent le développement du pays. La crédibilité du gouvernement d’union nationale en dépend : comment croire en un système qui recycle les mêmes acteurs, malgré leurs échecs avérés ?
Les risques d’une apathie politique accrue
La reconduction de ministres inefficaces ne menace pas seulement la crédibilité du gouvernement, elle risque également de susciter une apathie politique grandissante parmi les citoyens. Après des années de promesses non tenues et de déceptions, les Congolais pourraient se détourner des processus démocratiques, estimant que leur voix ne compte pas. Cette désillusion pourrait avoir des conséquences désastreuses pour la stabilité politique et sociale du pays.
Pour éviter ce scénario, le Président Tshisekedi doit écouter les préoccupations des citoyens et des organisations de la société civile. Ces derniers, souvent en première ligne pour dénoncer les dysfonctionnements de l’administration, sont des alliés précieux pour identifier les domaines où des changements sont nécessaires. Ignorer leurs voix, c’est prendre le risque de creuser un fossé entre le gouvernement et la population.
Des solutions concrètes pour un renouveau politique
Pour garantir l’efficacité et la légitimité du prochain gouvernement, plusieurs mesures doivent être mises en œuvre :
Évaluer les performances passées : Un comité indépendant doit être mis en place pour évaluer les résultats des ministres sortants. Ce comité, composé d’experts reconnus pour leur intégrité, devra identifier les ministres qui n’ont pas atteint leurs objectifs et proposer des alternatives crédibles.
Promouvoir de nouveaux talents : Le Président doit s’engager à recruter des experts et des professionnels reconnus pour leur compétence et leur intégrité. Cela inclut une attention particulière à la représentation des jeunes et des femmes, souvent sous-représentés dans les sphères décisionnelles.
Impliquer la société civile : Les organisations de la société civile et les confessions religieuses doivent être associées au processus de sélection des ministres. Leur participation garantira une représentativité accrue et renforcera la transparence du processus.
Une opportunité historique pour la RDC
Le prochain gouvernement d’union nationale représente une opportunité historique pour la RDC de tourner la page des échecs passés et de s’engager sur la voie d’une gouvernance plus inclusive et efficace. Pour y parvenir, le Président Tshisekedi doit faire preuve de courage politique en rompant avec les pratiques de reconduction systématique des ministres inefficaces. Il doit privilégier le mérite, l’intégrité et la compétence, tout en veillant à ce que les différentes composantes de la société soient représentées.
En agissant ainsi, le Président Tshisekedi ne fera pas seulement preuve de leadership, il répondra également aux aspirations légitimes des millions de Congolais qui rêvent d’un avenir meilleur pour leur pays. La RDC mérite un gouvernement à la hauteur de ses défis et de ses ambitions. Il est temps de passer des paroles aux actes. La rédaction
