Sommet Union européenne –  Union africaine, 17-18 février 2022

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Les dirigeants de l’UE et de l’UA, ainsi que ceux de leurs États membres respectifs, se réuniront à à Bruxelles les 17 et 18 février 2022, à l’occasion du sixième sommet Union européenne ‑ Union africaine, qui se tiendra. Il constituera une occasion unique de jeter les bases d’un partenariat renouvelé et approfondi entre l’UA et l’UE bénéficiant d’un engagement politique au plus haut niveau fondé sur la confiance et une compréhension claire des intérêts mutuels entre les deux continents.

Les dirigeants devraient débattre de la manière dont les deux continents peuvent renforcer la prospérité. L’objectif est de lancer un ambitieux paquet d’investissements Afrique ‑ Europe en tenant compte des défis mondiaux tels que le changement climatique et la crise sanitaire actuelle. Ils devraient également discuter des outils et solutions permettant de promouvoir la stabilité et la sécurité grâce à une architecture renouvelée pour la paix et la sécurité.

Plusieurs tables rondes thématiques seront également organisées. Les thèmes suivants seront débattus:

  • Financement de la croissance
  • Systèmes de santé et production de vaccins
  • Agriculture et développement durable
  • Éducation, culture et formation professionnelle, migration et mobilité
  • Soutien au secteur privé et intégration économique
  • Paix, sécurité et gouvernance
  • Changement climatique et transition énergétique, [connectivité et infrastructure] numériques et en matière de transports.

Les chefs d’État ou de gouvernement de l’UE et de l’UA participeront aux tables rondes avec un groupe d’invités sélectionnés qui sont des experts dans leurs domaines respectifs.

Une déclaration conjointe sur une vision commune pour 2030 devrait être adoptée par les participants.

Etant donné la conjoncture du moment, la pandémie est évidemment l’une des raisons qui expliquent le temps qui s’est écoulé depuis notre dernière rencontre. Sa survenue renforce d’autant plus la dimension exceptionnelle qu’on veut, de part et d’autre, donner à ce sommet. L’objectif n’est rien moins que d’établir ensemble les bases d’un partenariat renouvelé entre les deux continents, un nouvel élan dont l’idée est en gestation depuis un certain temps déjà. La croissance, la prospérité partagée et la stabilité sont les grands objectifs de ce partenariat. Le sommet lui-même reposera sur deux principes fondateurs.

Respect et valeurs

Les deux continents et leurs peuples partagent une proximité géographique, des langues et des liens humains et économiques. La paix et la sécurité de deux continents sont interdépendantes. Voilà pourquoi le premier principe fondateur doit être le respect. Le futur exige aux deux parties d’accepter et de respecter les différences.

Le second principe fondateur, ce sont les droits et les valeurs que sont la dignité, la liberté et la solidarité, exercés dans le cadre de l’état de droit et de la bonne gouvernance. Sur ce terrain commun, on peut chaque jour apprendre les uns des autres.

Enfin, le projet repose sur des intérêts communs. Une Afrique prospère, stable, sûre et durable, en pleine possession de ses moyens pour affronter tous les défis de l’avenir en est le cœur.

Un partenariat pour la prospérité

Un partenariat postule l’échange et le partage. Chacun de nos deux continents dispose de possibilités gigantesques à mettre au profit de ce projet commun. L’UE apportera des capacités d’investissements publics et privés, ainsi qu’un savoir-faire en matière d’infrastructures et de technologies vertes, qui sont essentielles pour notre combat commun contre le changement climatique et la transformation des économies africaines.

L’Afrique dispose d’importantes ressources naturelles, d’une population jeune et dynamique qui ne demande qu’à être mobilisée, et de capacités d’innovation et d’inventivité impressionnantes. Elle a aussi besoin d’un meilleur accès aux ressources, y compris par la réallocation des droits de tirage spéciaux sur une base volontaire, pour financer ses énormes besoins de développement économique et social.

Dans le même esprit, une initiative pour l’allègement de la dette des pays pauvres est souhaitable pour soutenir les efforts de résilience et de relance des pays africains.

Le sommet fera également un appel en faveur d’une transition énergétique juste et équitable tenant compte des besoins spécifiques de l’Afrique, notamment pour son industrialisation et l’accès universel à l’électricité. Il convient de rappeler que plus de 600 millions d’Africains restent encore sans accès à l’électricité.

Un partenariat pour la stabilité

Le partenariat renforcé mettra aussi la paix et la sécurité au cœur de ses priorités. Les menaces sont de plus en plus transnationales et de plus en plus complexes. « Nous y sommes tous confrontés, quelles que soient leurs formes, y compris les cyberattaques et les attaques hybrides ».

Ces menaces communes appellent les deux parties à continuer à y faire face ensemble, y compris en Afrique, en particulier dans la lutte contre le terrorisme. Il faut poursuivre ensemble la réflexion, sous l’égide de l’Union africaine et de l’Union européenne, pour une meilleure coordination des efforts dans cette lutte solidaire contre un ennemi commun. Faire face à ce défi majeur requiert de partir des causes profondes, l’instabilité et la radicalisation, pour aller jusqu’à la résolution durable des crises et à la construction d’une paix réelle et durable.

L’épreuve de la pandémie

La pandémie a mis en évidence les vulnérabilités communes, l’interdépendance et donc la nécessité d’agir ensemble et de façon concertée pour y faire face et mieux préparer aux éventuelles crises sanitaires dans le futur. La lutte contre la COVID-19 reste une priorité immédiate.

L’Europe s’est investie depuis le début pour organiser et financer la solidarité internationale en matière de vaccins, en particulier au travers de l’initiative COVAX. L’UE et ses États membres ont, à ce jour, donné près de 400 millions de doses dans le monde entier, dont plus de 85 % via COVAX.

Avec près de 130 millions de doses livrées en l’Afrique, l’UE est l’un des plus grands donateurs sur le continent. L’UE renforce aussi son soutien pour l’administration des doses, car avec l’augmentation de l’approvisionnement, le plus grand défi sera la mise en place des plans vaccinaux.

Au-delà de la solidarité relative au don de vaccins, le défi qu’il faut relever ensemble est aussi celui de la production de vaccins et d’autres produits médicaux et pharmaceutiques en Afrique pour satisfaire les besoins essentiels du continent. Il faut aussi saluer et soutenir les projets déjà en cours sur le continent.

L’essentiel est d’adopter une approche concrète : identifier les obstacles, les freins aux livraisons, au stockage et à l’administration des doses, et y remédier; ainsi que, bien sûr, accélérer la mise en place des capacités locales de production des vaccins en Afrique, par l’Afrique et pour l’Afrique.

Enfin, Les deux parties convaincus que la solidarité internationale en matière de pandémies et de grandes crises sanitaires doit être organisée de manière globale, multisectorielle et inclusive. Elles ont lancé et activement promu l’idée d’un traité international sur les pandémies. Ces efforts conjoints des Européens et des Africains ont abouti à la décision récente de l’Assemblée mondiale de la Santé d’ouvrir les négociations sur ce projet de traité, dont la conclusion est prévue pour mars 2024.

Un arc de paix

On voit grandir dans le monde les risques de confrontation entre blocs. Face à cette tendance inquiétante, il faut faire valoir la conviction que l’Afrique et l’Europe peuvent travailler ensemble à l’avènement d’un monde meilleur et plus sûr pour tous, en privilégiant le dialogue et la coopération dans le respect mutuel.

C’est dans cet esprit et avec ces objectifs que les Africains et Européens, s’apprêtent à retrousser les manches pour travailler à un avenir commun enthousiasmant.

Claude Nyembwe Mutoka

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