Rêves d’ici, souffrance sans merci est un recueil de nouvelles paru aux éditions Colline Inspirée et dans lequel son auteur, Donatien Mbudi Pate, jeune séminariste au Grand Séminaire Jean XXIII, raconte durant 150 pages, 5 histoires disparates axées, chacun sur une série de rêves.
L’ouvrage a été présenté et baptisé samedi 30 avril 2022 dans la salle de lecture de la bibliothèque du Centre Wallonie Bruxelles, devant un parterre de lettrés toutes catégories confondues.
Dans la première de ces histoires, intitulée ‘’Rêve exploitée’’, il est question d’une jeune fille du nom de Sandra qui a passé toute sa jeunesse en se faisant des illusions de voyager en Europe, avec dans sa tête un mari mikiliste, allusion faite à un homme qui viendrait de l’Europe pour l’épouser et l’amener vivre aux pays des blancs. Ce rêve de jeune fille qui se clôture dans un désespoir de cause donne immédiatement lieu à la deuxième histoire avec comme titre : ‘’Les Rêves de grandeur’’. Emmanuel, qui est le personnage central dans cette histoire, n’arrête de faire de son rêve, celui d’être un jour une grande célébrité mondiale, une réalité quotidienne. C’est jusqu’au point où il a fini par se retrouver rattraper par un retard énorme qui lui a fait perdre tout son temps. Illusion perdue, dit-on.
Au troisième chapitre, il est question d’une triste histoire autour d’une jeune femme dénommée Cécilia et dont les efforts de regagner l’Europe ont fini par se réduire à un refoulement sans merci.
La quatrième histoire évoque un catalogue illustratif d’un genre de personnes qu’il a mises en exergue sous le nom des vendeurs des rêves. Ce sont toutes ces personnes-là, nous présumons, qui nous promettent monts et merveilles et qui nous prophétisent toutes sortes de choses comme pour nous amener à ‘’construire des châteaux en Espagne’’.
L’ouvrage se clôture par une triste histoire qu’il a intitulée ‘’Les rêves de folie. Durant cette dernière, l’écrivain passe en peinture les aspirations de bonheur de deux jeunes garçons : Cédric et Fabrice. Ces deux jeunes gamins, pour envisager la possibilité de parvenir à la richesse, se sont permis d’inventer, sans succès, un certain nombre d’astuces comme moyen de vivre par la voie de la duperie et de l’escroquerie à l’intention de quiconque qui serait pris dans leurs pièges.
Sans décourager les gens à avoir des ambitions, l’auteur a pris l’option de négativiser le rêve afin de les empêcher de ne pas demeurer dans les illusions.
Il nous invite à dépasser nos rêves afin de nous embarquer plutôt dans l’action.
A en croire l’auteur et son œuvre, plusieurs rêves caractérisent notre existence au point de nous faire sombrer dans chacun d’eux jusqu’à ne plus savoir faire la part des choses entre ‘’vivre son rêve et rêver sa vie’’, comme qui dirait Kofi Olomide dans l’un de ses tubes.
Dans un autre, ‘’Bambino’’ pour le citer, ce faiseur des chants semble avoir embouché la trompette au futur prêtre lorsqu’il déplore son rêve qu’il constate avoir dépassé la longueur de son sommeil.
C’est dans cet ordre d’idée que Donatien Mbudi parle de nous autres qui continuons à rêver jusqu’ici comme étant des somnambules inconscients.
Dans l’absolu secret du sens de ‘’nos rêves d’ici, souffrance sans merci’’, l’auteur fait plutôt une réflexion par l’absurde.
C’est comme s’il nous autorise de rêver plutôt ce que nous deviendrons, ce que nous construirons, ce que nous gagnerons, ce que nous toucherons ou encore ce que nous garderons.
Pragmatique qu’il est, l’auteur n’est pas contre le fait de voir le rêve sous l’optique américaine.
Nous voulons parler ici du tant vanté rêve américain qui a permis aux Etats-Unis d’avoir réussi à imposer leur hégémonie dans le monde entier jusqu’à faire de l’anglais, qui est une langue qu’ils ont héritée de la Grande Bretagne, la langue la plus internationale.
Ce qui nous rappelle Martin Luther King dans son livre
‘’I have a dream’’, mais aussi Julia Robert, cette auteure britannique qui parle du droit de rêver, de l’anglais ‘’The right of dreaming’’.
Pour ceux qui ne la connaissent pas, soit dit en passant, Julia Robert est cette femme-là qui a chanté en featuring avec Papa Wemba dans ‘’fa fa fa fa fa fa’’.
C’est avec le droit de rêver, toute révérence gardée à ‘’Nos rêves d’ici…’’, que la majorité des stars américaines, qui sont sortis de rien, ont reçu ce qu’ils ont aujourd’hui’. Nombreux parmi eux, syllepse oblige, sont à l’heure actuelle, et sans trop de difficultés, propriétaires des précieux et immenses biens.
En bon onirologue, allusion faite à l’onirologie : la science qui étudie les rêves, notre lecture du livre ‘’Nos rêves d’ici, souffrances sans merci’’ nous a aidé à comprendre que Donatien Mbadu n’est pas contre l’approche anglo-saxonne du rêve.
‘’Tout est pour le mieux dans le meilleur du monde possible’’, a-t-il paraphrasé Leibniz durant ses explications à l’intention de l’auditoire.
Saint-Germain Ebengo

