
La Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) a officiellement annoncé la fin de sa mission militaire en République démocratique du Congo (RDC). Déployée en 2023 pour soutenir les forces armées congolaises (FARDC) face à la recrudescence des groupes armés dans l’est du pays, cette mission s’achèvera dans les prochaines semaines, selon un communiqué publié par l’organisation régionale.
Depuis plusieurs mois, des discussions étaient en cours entre la SADC et les autorités congolaises sur l’avenir de cette mission militaire. L’organisation justifie son départ par l’évolution de la situation sécuritaire et la nécessité de réévaluer son engagement en RDC. “La SADC a rempli son mandat et juge opportun de mettre fin à son déploiement militaire”, a déclaré un haut responsable de l’organisation.
Toutefois, ce retrait ne signifie pas un désengagement total. Selon le communiqué, la SADC continuera à accompagner la RDC dans le cadre d’un appui logistique et d’une coopération renforcée en matière de sécurité et de formation militaire.
Le départ des troupes de la SADC intervient alors que la situation sécuritaire dans l’est du pays reste préoccupante. Des affrontements opposent encore les FARDC aux groupes armés, notamment le M23, actif dans la province du Nord-Kivu. La population, victime de violences persistantes, s’inquiète des conséquences de ce retrait.
“Nous avons besoin d’un soutien militaire robuste pour faire face aux groupes rebelles. Le départ de la SADC risque de laisser un vide”, confie un habitant de Goma, interrogé par notre rédaction.
Cette annonce intervient également dans un contexte diplomatique marqué par la réorganisation des alliances militaires de la RDC. Kinshasa a récemment renforcé sa coopération avec d’autres partenaires internationaux, notamment l’Angola et la Russie.
Le gouvernement congolais, de son côté, affirme que ce retrait ne compromettra pas les efforts en cours pour restaurer la paix. “Nous travaillons sur une nouvelle approche sécuritaire et nous veillerons à ce que la protection de nos citoyens reste une priorité”, a déclaré un porte-parole du ministère de la Défense.
Alors que la SADC se retire, la question de la stabilisation de l’est du pays reste posée. La MONUSCO, dont le retrait progressif a été amorcé fin 2023, reste présente mais avec un rôle de plus en plus réduit.
Les autorités congolaises devront désormais compter sur leurs propres forces et sur une coopération bilatérale accrue pour répondre aux défis sécuritaires. Reste à savoir si ces nouvelles stratégies permettront de combler le vide laissé par la mission de la SADC.
Christian Zeus Ilunga