
Le monde entier est stupéfait de voir les princes de l’Église rencontrer les dirigeants du mouvement rebelle AFC/M23 à Goma. Déjà, la question de l’itinéraire se pose, puisque les vols entre Goma et le reste du monde sont interrompus par les rebelles. Il est donc clair que la délégation ECC-CENCO a emprunté la voie rwandaise pour débarquer à Goma via la Grande Barrière.
Dans une démarche qui semble crédibiliser une énième folie meurtrière du régime sanguinaire de Kagame en RDC, les prélats ont préféré rencontrer la marionnette du Rwanda plutôt que d’aller à la racine du problème en s’adressant directement au chef de ces terroristes, qui n’est autre que Paul Kagame lui-même.
Cette initiative court-circuite les efforts diplomatiques entrepris par le gouvernement congolais auprès de l’ONU et des organisations régionales et sous-régionales, au moment même où le Rwanda est formellement désigné dans plusieurs rapports et déclarations internationales comme le véritable instigateur des massacres perpétrés en RDC. Tandis que plusieurs responsables rwandais sont ciblés par des sanctions pour leur implication dans cette agression, les chefs religieux congolais semblent, quant à eux, chercher à dédouaner Kigali, présentant ainsi le conflit comme un simple problème interne congolais.
Dans ce contexte, Corneille Nangaa, dans son jeu de rôle, tente d’imiter Mzee Laurent-Désiré Kabila en s’alliant avec le Rwanda et l’Ouganda pour renverser le pouvoir en place, au risque de préparer le terrain pour une nouvelle déstabilisation du pays. C’est le même schéma historique qui se répète, avec de nouveaux acteurs, mais cette fois-ci avec l’implication active de l’Église congolaise, qui, en s’engageant dans cette manœuvre douteuse, pourrait être tenue responsable devant le tribunal de l’histoire.
Plutôt que de s’associer à cette mascarade, l’Église devrait œuvrer pour une solution définitive, en plaçant les véritables acteurs de ce conflit face à leurs responsabilités, à savoir le Rwanda et les multinationales qui soutiennent cette aventure meurtrière.
L’empressement des religieux à rencontrer Corneille Nangaa avant même d’échanger avec les leaders politiques et sociaux non armés en dit long sur l’exclusivité de leur démarche, qui se voulait pourtant inclusive.
Très chers clergés, le monde vous observe.
Vous avez le choix d’incarner Desmond Tutu ou Machiavel. Mais prenez garde : le peuple congolais n’est pas prêt à voir son honneur et sa souveraineté sacrifiés sur l’autel d’intérêts obscurs, que ce soit par des hommes en costume… ou en soutane.
Le tonnerre