
L’Hôpital Militaire Central, du Camp Kokolo, HMC en sigle, ex-centre médico-chirurgical militaire Bobi Ladawa, est en train de tomber de plus en plus en lambeau, à chaque lever du soleil.
Propriété de l’État congolais sous tutelle du Ministère de la Défense nationale, l’état des lieux de ses 11 bâtiments, dont 3 pavillons d’hospitalisation, avec un total de 218 lits hors d’état d’hygiène, a l’air de faire de lui une institution abandonnée à son triste sort. C’est avec des impacts directs sur le sort des patients y internés.
Ceux en soins ambulatoires ne sont pas épargnés, vu l’absence notoire des médicaments.
C’est comme s’il »fonctionne » sans frais de fonctionnement.
Construit à l’origine pour recevoir exclusivement des blessés de guerre et autres militaires accidentés, cette institution hospitalière a, à l’heure actuelle, ouvert ses portes à tous les autres patients, avec élargissement des services, comme, par exemple, la pédiatre et la gynécologie obstétrique.
Ce qui est tout à fait normal, selon que tout le monde a droit à l’accès aux soins de santé.
Les militaires y constituent des cas sociaux, ce qui est encore normal.
Là où les bas blessent, c’est au niveau de la prise en charge médicale des patients tant civils que ceux en uniformes.
Ces derniers, vu qu’ils constituent des cas sociaux qui ne rapportent rien en termes d’honoraires, se voient abandonnés en longueur des journées sans aucun soin. Foi sur les témoignages recueillis, les cas de morts ont été enrégistrés à cet effet.
Ceux non en uniformes, par contre, allusion faite aux civils, on leur exige des sommes d’argent qui vont jusqu’à dépasser les yeux de la tête.
En plus de ça, ceux qui évitent de passer leur hospitalisation dans la crasse qui prévaut parmi les 218 lits sus-évoqués, l’hôpital met à leur disposition des chambres dites » V.I.P. » à louer à des prix très exorbitants.
C’est ce qui nous amène à la question de savoir : ‘ » que font les dirigeants de cet hôpital de tout cet argent qu’ils perçoivent de la part des patients non en uniformes ? ».
C’est allusion non faite aux frais de fonctionnement ci-haut évoqués, qui ont l’air (c’est une hypothèse) de ne pas leur parvenir, vu l’état de délabrement ci-haut déploré.
À en croire les résultats de nos enquêtes, pour les deux autorités au sommet de »l’organigramme » de cette formation hospitalière étatique, à savoir le Général-médecin directeur ainsi que la personne en charge de l’administration (ils vont se reconnaître), il n’y a que l’argent qui prime et ce, au détriment, dans le cas d’espèce, à la fois de la maintenance des infrastructures, du sort des patients et, voire, de la rémunération du personnel (à peu près 1500 employés).
Ceux en charge de prodiguer des soins aux patients, communément appelés personnel soignant, vu les impaiements à répétition, ne savent plus à quel »serment d’Hippocrate » se référer.
»Selon les instructions qui tombent d’en haut, aucun malade civil, surtout lorsqu’il s’agit d’une opération chirurgicale, ne peut accéder aux soins s’il n’a pas payé la totalité de la facture, laquelle va jusqu’au delà de 1000$ par patient », avons-nous appris.
Si cela peut paraître positif sur le plan de la rigueur financière pour les besoins de la caisse, sous réserve de leur désintéressement du sens humanitaire, la question que l’on peut se poser à ce niveau, deuxième du genre et un peu similaire à la première, serait celle de savoir : »où va tout cet argent ? »
La balle est donc dans le camp de deux autorités ministérielles en charge respectivement de la Santé publique et de la Défense nationale.
LE TONNERRE
