Le ministère de l’Urbanisme et de l’Habitat en République démocratique du Congo (RDC) a annoncé des sanctions sévères, allant jusqu’à la révocation, contre les fonctionnaires impliqués dans la délivrance de permis de construire frauduleux dans des zones non constructibles (non aedificandi). Une décision prise après les inondations meurtrières à Kinshasa, qui ont fait plusieurs victimes et dévasté des quartiers entiers.
Une réaction tardive face à un problème connu
Les inondations récentes ont une fois de plus mis en lumière l’urbanisation anarchique et la corruption dans l’octroi des permis de construire. Pourtant, ces pratiques illégales sont depuis longtemps tolérées, malgré les risques évidents pour les populations.
Le communiqué du ministère, bien que salutaire, soulève une question cruciale : Pourquoi attendre une catastrophe pour agir ?
La fraude urbanistique, une menace mortelle
Les constructions illégales dans des zones inondables ou à risque sont souvent le résultat de :
- Corruption au sein des services d’urbanisme.
- Complicité de certains fonctionnaires.
- Absence de contrôle systématique des demandes de permis.
En droit, un permis frauduleux peut être annulé à tout moment, car il est nul de plein droit. Mais en RDC, ces irrégularités persistent jusqu’à ce qu’un drame survienne.
Dénonciation de l’inertie des autorités
Une fois de plus, les mesures ne sont prises qu’après les morts, alors que :
- Les risques étaient prévisibles (zones inondables, constructions précaires).
- Les alertes existaient (urbanistes, société civile).
- Rien n’a été fait en amont pour empêcher la catastrophe.
Cette gestion réactive plutôt que proactive démontre un manque criant de prévention et une culture de l’impunité qui coûte des vies.
Les Congolais méritent mieux que des décisions dans l’urgence. Il est temps que les autorités agissent avant que le pire ne se produise.
Jeff Kakese ✍🏽
