
Située dans la chefferie Sasa, territoire d’Ango dans la province du Bas-Uele, la localité de Zapay est dans une situation sécuritaire fragile et préoccupante au regard de l’arrivée massive des réfugiés centrafricains sur le sol congolais. Des réfugiés estimés à 47181 personnes représentant ainsi 9437 ménages.
C’est dans cette optique que la députée nationale élue d’Ango, Honorable Grâce Neema Paininye, préoccupée au plus haut point, a initié, lors de la plénière de ce jeudi 22 mai, une motion d’information sur la dégradation de la situation de la population locale avec l’arrivée massive des réfugiés centrafricains à Zapay. Une initiative qui vise à « analyser la situation sécuritaire et sociale des réfugiés » dans cette contrée.
En effet, dans sa brillante prise de parole, la Questeure adjointe de l’Assemblée nationale a mis en exergue la situation socio-sécuritaire qui prévaut actuellement dans la localité de Zapay.
Parlant de la situation sécuritaire proprement dite, l’unique élue du deuxième plus vaste territoire de la RDC, a déploré le nombre insuffisant des éléments de défense et sécurité qui n’atteint pas 30. Ce nombre insignifiant est incapable de couvrir les besoins sécuritaires de toute la population habitant cette partie du pays, locaux et réfugiés inclus. Du 1er au 14 mai 2025, soit deux semaines seulement, des milliers de réfugiés qui ont pris d’assaut le village Zapay ne peuvent être logés faute d’infrastructures. D’où la susceptibilité des potentielles tensions entre les nouveaux arrivants et la population locale.
Une autre inquiétude qui hante Grâce Neema, c’est la distance qui sépare le lieu où se cantonnent ces réfugiés étrangers par rapport à la frontière des deux pays. Selon les prescrits des Nations Unies (HCR), les réfugiés doivent s’installer à plus ou moins 100 km de la frontière de leur pays de provenance. Ce qui n’est malheureusement pas le cas à Zapay où les réfugiés centrafricains sont installés à seulement 5 kilomètres de la frontière. Conséquences : difficile accès à l’aide humanitaire ainsi qu’aux services essentiels.
En ce qui est de la situation sociale, la représentante légitime de la population du territoire d’Ango a déploré, à ce jour, l’absence totale de toute aide humanitaire qui empire les conditions des populations et rend de plus en plus vulnérables lesdits réfugiés. Un autre risque très élevé sur lequel la députée nationale alerte sans aménagement, c’est le risque de l’éclosion des épidémies comme le choléra et les maladies des mains sales. Sans assistance médicale adéquate, toute la population est exposée. Voilà pourquoi, en vue d’éviter une catastrophe humanitaire, elle juge plus qu’impérieuse l’intervention rapide du gouvernement et des organisations humanitaires en vue d’une assistance alimentaire médicale et psychosociale aux réfugiés.
Dans la péroraison de sa motion d’information, la Questeure adjointe de la chambre basse du parlement a convié le gouvernement à concevoir un plan d’action pour renforcer les mesures de sécurité et fournir une assistance humanitaire adéquate.
Constituer et envoyer en urgence une commission ad hoc afin de faire un état des lieux de toute cette situation à Zapay, localité située à frontière congolo-centrafricaine est sa recommandation.
Cellcom Q.A/AN