
En République Démocratique du Congo, un triste spectacle se répète chaque jour sur nos écrans : des voix prétendument autorisées s’expriment au nom d’une population qu’elles ne côtoient même plus. Tandis que la majorité ploie sous la misère, l’insécurité et le désespoir, une poignée d’individus, confortablement installés, se permet de fabriquer une réalité parallèle.
À coups de discours aseptisés et de slogans creux, ces acteurs médiatiques affirment sans sourciller que « le peuple veut ceci », que « le peuple soutient cela », comme si leur confort personnel leur conférait une quelconque légitimité à parler au nom de millions de Congolais qui luttent pour survivre au quotidien.
La question est brutale : d’où sortent-ils leurs informations ? Qui les mandate ? Et surtout, qui leur donne le droit de travestir la douleur collective pour des intérêts privés ?
Il est clair qu’ils ne tirent leur inspiration ni des marchés, ni des villages, ni des quartiers populaires. Leur seule boussole reste leur ambition personnelle, et leur présence médiatique n’est qu’un miroir aux alouettes, destiné à séduire ceux qui détiennent le pouvoir.
Dans un pays où la souffrance est si visible qu’elle crève les yeux, voir certains parler d’espoir et de progrès sans jamais évoquer les vrais problèmes tient du cynisme le plus abject. Le peuple congolais n’a pas besoin qu’on parle pour lui ; il a besoin qu’on l’écoute.
Il est temps de briser ce monopole illégitime de la parole publique. Car si la misère est collective, la trahison, elle, est le fait d’une minorité bruyante et sans scrupules, alors que la démocratie à tout règle !
Jeff Kakese ✍🏽