La garde à vue, censée être un outil légal de protection et d’enquête, est devenue en République Démocratique du Congo une arme de répression et d’humiliation arbitraire. Les droits fondamentaux, pourtant garantis par la Constitution et les traités internationaux, sont piétinés avec une désinvolture alarmante.
Le cas de Me PWB, avocat stagiaire, est révélateur d’un système corrompu, gangréné par l’abus d’autorité. Pour avoir simplement demandé à ce que le volume d’une radio soit baissé dans un bus, il a été victime d’une arrestation brutale orchestrée par un major de la police. Sans mandat, sans audition préalable, il a été traîné au poste de Bakayawu, traité comme un criminel. Son statut d’avocat, loin de le protéger, a exacerbé l’arrogance des 14 agents. Pire encore, l’Officier de Police Judiciaire (OPJ), censé être le garant de la procédure, a préféré violer la loi que de la faire respecter.
Cette complicité entre les agents de l’ordre et certains OPJ illustre un mépris systémique pour les droits du citoyen. La garde à vue devient un instrument de règlement de comptes, un lieu d’abus et d’humiliation, où la légalité cède face à l’impunité.
Ce climat d’injustice doit cesser. Il est temps que l’État réaffirme l’autorité de la loi, protège ses citoyens et rappelle à ses agents que leur pouvoir n’est pas au-dessus des textes. L’impunité des uns fragilise la liberté de tous.
La garde à vue ne doit pas être une vengeance déguisée. Elle doit redevenir un cadre légal, respectueux des droits humains. Le tonnerre/ Maguy