En République Démocratique du Congo, tout le monde devient donneur de leçon. Et bien pire, concernant des accusations, mêmes infondées, de détournement des deniers publics à charge des commis de l’Etat, certains professeurs de droit voudraient voir supprimer la présemption d’innocence en faveur de l’accusé. On voudrait que lorsque n’importe quel individu dénonce un fait de détournement des fonds publics qu’aurait commis par un mandataire public, que ce dernier soit automatiquement condamné et mis en prison, sans aucun droit de présenter ses moyens de défense.
En réalité, c’est ce que semble vouloir le Professeur de droit Sam Bokolombe, en s’attaquant vertement au Directeur du Cabinet du Chef de l’Etat, Anthony Nkinzo pour sa démarche en rapport avec le dossier de détournement des fonds publics au sein de l’ARSP.
Pour rappel, une ONG de la place du nom ASSOMP, a porté à la connaissance du Président de la République les actes de mégestion des fonds publics posés par le Directeur Général de l’ARSP. Étant donné que cette agence est sous tutelle du Ministère de l’industrie, il a été demandé à ce Mandataire Public, sur la base des éléments que le Cabinet du Chef de l’Etat détient, d’aller fournir ses moyens de défense auprès de son Ministre de tutelle. C’est à ce membre du gouvernement de requérir soit l’Inspection Générale des Finances, soit le Parquet Général pour approfondir les enquêtes, au cas où il subsisterait des zones d’ombres après les justifications du Directeur Général de l’ARSP.
Sam Bokolombe se demande si » une personne mise en cause peut-elle apporter des éléments objectifs portées contre elle. »
Mais, Monsieur le Professeur Bokolombe, si l’accusé n’a même plus le droit à la parole pour se justifier, à quoi serviraient alors la phase d’instruction à charge et à décharge des dossiers, ou les tribunaux ?
Un accusé, mandataire public soit-il, a le droit d’apporter ses éléments objectifs ou non, et c’est au Ministre d’apprécier la véracité de ces éléments. On doit arrêter les émotions et le populisme, chaque fois qu’il s’agit d’une affaire de corruption, au risque de faire condamner des innocents.
D’aucuns ont l’impression que le professeur Sam Bokolombe a voulu faire du sensationnel, voire du buzz. Ce qui justifie le fait que sa lettre écrite au Directeur du Cabinet du Chef de l’Etat, s’est retrouvée dans réseaux sociaux, avant même que celle-ci atteigne le destinataire.
L’intention est de jeter en pâture Monsieur Anthony Nkinzo Kamole sous prétexte qu’il serait complaisant vis-à-vis d’un detourneur des deniers publics. C’est vraiment simpliste comme attitude de la part d’un homme de sciences.
Le Tonnerre.