
Récemment reçus par le Président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi, les évêques de la CENCO et le représentant de l’ECC ont entamé une série de consultations qui pourraient mener à un dialogue politique. Une pratique devenue cyclique en RDC, souvent perçue comme un écran de fumée plutôt qu’une véritable solution aux crises que traverse le pays.
Alors que la nation fait face à une agression manifeste du Rwanda, la priorité devrait être à la défense de l’intégrité territoriale plutôt qu’à des discussions stériles. La RDC est à un tournant décisif, entre réalisme politique et pragmatisme militaire. Le Président de la République, fidèle à son esprit d’ouverture, a déjà posé des actes forts en faveur de l’unité nationale, notamment en intégrant un opposant dans son gouvernement. Pourtant, une partie de l’opposition semble toujours minimiser la gravité de la situation et préfère s’engager dans des querelles politiciennes au lieu de se rallier à l’effort national.
Dans ce contexte, la démarche des “Pères Spirituels” apparaît comme une diversion, voire une perte de temps. Plutôt que de consulter une opposition dite “non armée”, qui n’a aucun levier sur la crise sécuritaire actuelle, ne serait-il pas plus pertinent de dialoguer avec ceux qui sont directement impliqués dans le conflit ? Loin de recentrer le débat sur l’essentiel, ces consultations risquent au contraire d’éloigner le pays des véritables enjeux qui font de la RDC un État souverain.
De nombreux observateurs voient dans cette énième initiative une tentative de détourner l’attention de l’opinion publique de la guerre en cours. Au lieu d’offrir des solutions concrètes, ce processus semble plutôt ouvrir la voie à un schéma chaotique qui fragilise encore plus la nation.
Si les “Pères Spirituels” étaient réellement animés par la volonté de trouver une issue durable à cette crise, ne devraient-ils pas s’efforcer de dialoguer avec Paul Kagame et ses alliés, véritables instigateurs du conflit, plutôt que de remettre en scène des figures politiques en perte de vitesse et déconnectées des réalités du peuple ?
Christian Zeus Ilunga