
L’installation du Cadastre Minier (CAMI) dans la province du Lualaba devait marquer un nouveau départ pour les exploitants artisanaux, longtemps marginalisés dans l’accès aux espaces miniers.
En effet, plusieurs mois après l’ouverture de la Direction Provinciale de CAMI au Lualaba, rien ne bouge ; au contraire, la situation tend à s’empirer du jour aux jours
Raison pour laquelle, aujourd’hui, les creuseurs artisanaux ont décidé de hausser le ton pour dénoncer la gestion opaque et inéquitable instaurée par le Directeur provincial de CAMI, qui favorisent les entreprises privées majoritairement tenues par des étrangers et qui refusent de créer des zones d’exploitation artisanale en faveur des creuseurs artisanaux.
Une promesse non tenue
Lors de sa visite l’année dernière, le ministre adjoint avait insisté sur la nécessité de faciliter l’accès aux carrés miniers artisanaux, répondant ainsi aux plaintes répétées des creuseurs locaux. Ces derniers réclamaient des espaces légaux pour exploiter dans des conditions sécurisées et régularisées.
Mais aujourd’hui, la réalité est tout autre. Les artisans miniers accusent le Directeur Général du Cami de privilégier les sociétés privées en vendant toutes les ZEA aux chinois, leur laissant les parcelles les plus rentables tandis qu’eux se voient relégués dans des zones peu productives, voire inexistantes.
Un système à deux vitesses ?
* »On nous a promis des carrés miniers, mais jusqu’ici, rien.
Pendant ce temps, les entreprises obtiennent des permis rapidement. Le DG ne travaille pas pour nous, mais pour ses intérêts et ceux des privés »*, s’indigne un creuseur artisanal sous couvert d’anonymat.
D’autres acteurs du secteur artisanal affirment que les procédures sont volontairement compliquées pour eux, tandis que les sociétés minières bénéficient d’un traitement de faveur. Cette situation alimente la colère et la frustration parmi des milliers de travailleurs qui dépendent de cette activité pour leur survie.
Appel à l’intervention des autorités
Face à ce qui ressemble de plus en plus à une marginalisation organisée, les artisans miniers exigent :
- Une enquête transparente sur l’attribution des carrés miniers par le Cami au Lualaba
- ( selon la promesse du Chef de l’État congolais Félix Tshisekedi lors d’inauguration du Centre de négoce de Musompo).
- La dénonciation publique des éventuels accords opaques entre le DG et les entreprises privées.
- Une répartition équitable des zones d’exploitation, conformément aux engagements initiaux.
Les creuseurs menacent de manifester si leurs doléances ne sont pas prises en compte, rappelant que le Cami a été créé pour réguler et faciliter leur accès à l’exploitation minière, et non pour les exclure au profit des grands acteurs. Déjà, le mardi 1er mars et mercredi 2 mars 2025, il y a une forte tension autour du site d’exploitation artisanale de TULIZEMBE, au village MUPANJA à 20 km de la ville de Kolwezi. A la base, une dispute de ce site entre les creuseurs artisanaux et les grands exploitants, faute de CAMI qui hésite de clarifier la situation. Dans ce coin, la population vit dans la panique, car les creuseurs artisanaux ont décidé de manifester violemment au cas où on leur interdirait l’accès au site précité.
Le silence coupable du DG
Interpellé à plusieurs reprises sur ces accusations, la Direction du Cami Lualaba reste évasif, refusant de s’expliquer clairement sur les critères d’attribution des permis. Ce mutisme ne fait qu’alimenter les suspicions de corruption et de népotisme. Le tonnerre