
L’époque où la France dictait sa loi en Afrique est révolue.
L’époque où les présidents africains restaient silencieux lorsque la France tonnait est révolue.
L’époque où la France parcourait l’Afrique en terrain conquis appartient désormais au passé.
Moins de 24 heures après les propos jugés paternalistes et désobligeants tenus par le président français Emmanuel Macron lors de la conférence des ambassadeurs à l’Élysée, les réactions ne se sont pas fait attendre.
Parmi elles, celle du Sénégal, portée par la voix de son Premier ministre, le très charismatique Ousmane Sonko. Le chef du gouvernement sénégalais a publié un long message sur le réseau social X pour répondre au président français. Il y a souligné que l’initiative de son pays de demander le départ des militaires français du territoire national était une décision souveraine, indépendante de tout consensus entre les deux nations.
Dans la même veine, le président tchadien Mahamat Déby Itno, lors d’une conférence organisée à N’Djamena, a vivement critiqué le ton jugé paternaliste et l’orgueil démesuré du président français. Il a rappelé que son pays n’avait aucun problème avec la France ou avec le peuple français, tout en insistant sur le fait que les relations entre les deux pays devaient être caractérisées par un respect mutuel.
Ce n’est pas la première fois qu’un président africain recadre Emmanuel Macron. On se souvient de l’échange musclé entre ce dernier et le président congolais Félix Tshisekedi, lors d’un point de presse tenu à la Cité de l’OUA, lors de sa visite au pays de Lumumba. Ce jour-là, le président français s’est retrouvé face à un président congolais déterminé et prêt à dire ses quatre vérités. Le séjour d’Emmanuel Macron s’était terminé par une visite dans une buvette de la commune de Bandal, un verre de Castel à la main, accompagné de l’artiste congolais Fally Ipupa.
C’est une fin de règne tragique pour celui qui, de bourreau, semble devenu proie.
Un dernier tour de piste avant que le bal ne prenne fin.
Christian Zeus Ilunga