
Goma, avril 2025 – Un cri de détresse monte depuis les rangs de la Police Nationale Congolaise (PNC) au Nord-Kivu. Des policiers, contactés en toute discrétion depuis Goma, affirment se sentir abandonnés, sacrifiés, et totalement livrés à eux-mêmes face à l’occupation et aux exactions des éléments RDF/M23.
Selon plusieurs témoignages, plus de 200 policiers auraient été tués en moins d’un mois alors qu’ils tentaient de rallier Beni, où se trouve l’administration provinciale provisoire du Nord-Kivu. Les rebelles RDF/M23, aujourd’hui en position dominante sur plusieurs axes stratégiques, refusent catégoriquement la présence de tout élément policier ou militaire sur leur territoire, bafouant ainsi les principes élémentaires du droit international humanitaire, notamment le traitement des prisonniers de guerre.
Des épouses envoyées en mission de survie
Face à cette situation dramatique, de nombreux policiers ont pris l’initiative d’envoyer leurs épouses à Beni, parfois à travers des zones occupées, pour tenter de percevoir leurs salaires. Mais là encore, les souffrances continuent : maltraitées, humiliées, parfois privées de l’argent dû à leurs maris, ces femmes subissent l’injustice dans l’indifférence la plus totale.
Les agents pointent du doigt la responsabilité du Colonel NKULU, chargé de l’appui et de la gestion du commissariat provincial, qu’ils accusent d’avoir quitté Goma avec les fonds de ration du mois de janvier, les laissant dans la précarité et sans protection. Selon eux, ce dernier refuserait également de libérer les salaires destinés aux familles des policiers, aggravant ainsi une situation déjà critique.
Appel à l’État congolais
Dans un acte de loyauté envers la République, ces policiers demandent l’intervention urgente du Commissaire général, de l’Inspecteur général de la PNC, ainsi que du Ministre de l’Intérieur, pour que justice leur soit rendue. Ils demandent qu’on honore leur engagement républicain, souvent au péril de leur vie.
De leur côté, les veuves et les enfants des policiers tombés en service n’excluent pas de saisir le Président de la République. Ils réclament des enquêtes sérieuses sur les responsabilités dans ces morts, et exigent la comparution du Colonel NKULU, qu’ils tiennent pour responsable moral et administratif de l’abandon et des pertes en vies humaines au sein des forces de l’ordre.