

Avons- nous eu tort de nous sentir concernés par le drame que vivent les congolais de l’Est du pays, pour voir les députés nationaux dits » catholiques » s’opposer à la justice congolaise qui veut décourager tout soutien aux rebelles du M23.
Il y a peu, le Cardinal Ambongo avait, en pleine messe, justifié la rébellion de Nangaa et quelques zouaves du PPRD, argumentant que le gâteau était mal partagé par le régime Tshisekedi.
On a rien vu comme réaction de la part des soi-disant députés nationaux catholiques dans le sens de faire revenir le Cardinal à la raison.
Comme si cela ne suffisait pas, Ambongo est revenu à la charge pour servir de porte parole à Kagame auprès du Vatican, en accusant, sans pince rire les FARDC, l’armée de son pays, de fournir les armes et munitions à la rébellion hutu du FDLR.
Une vieille réthorique utilisée depuis des lustres pour justifier le massacre des congolais par son armée.
Pour ces accusations graves formulées par Tata Cardinal contre sa patrie et notre armée, la justice congolaise veut tout simplement recevoir ce prélat Catholique et exiger de lui les preuves de ses graves allégations.
Quel mal y a-t-il pour la justice d’ouvrir une information judiciaire contre ce pasteur qui doit certainement avoir des informations secrètes à fournir afin qu’ on y mette fin ?
Ce qui est écœurant ici, c’est, primo, le fait que ces députés nationaux du Nord-Kivu se soient identifiés comme des députés nationaux catholiques, un concept qui ne peut se concevoir dans un Etat laïc comme la République Démocratique du Congo.
Secundo, aucun député national n’a été élu ni identifié à l’Assemblée nationale sous l’étiquette de l’église catholique. D’où vient alors cette idée de vouloir s’afficher en chretien catholique à l’hémicycle, tout en essayant d’introduire le fanatisme religieux au sein des institutions étatiques ? A cette allure, par effet d’entraînement, on risquerait d’avoir dans ce pays les généraux catholiques ou musulmans, des magistrats catholiques ou protestants, des policiers catholiques ou Kimbanguistes, qui pourraient défendre leurs chefs religieux contre le Procureur général.
Ayant pour mission d’élaborer et de voter des lois, un député national a l’obligation constitutionnelle de défendre d’abord et avant tout la loi dans son agir et non sa foi. Si chacun se met à défendre sa foi chrétienne au sein du parlement, rien à faire, on installe la jungle dans le pays.
Si la RDC est encore un Etat, avec tous ses attributs de souveraineté, la justice ne doit jamais permettre que le prêtre rime avec le traître. Car, en matière de la sûreté d’Etat, on ne fait pas la poésie lorsqu’il faut sévir.
Le Tonnerre