
Le procès sur la requête en annulation de l’arrêté falsifié n°MINEDU-NC/CABMINETAT/018 du 23 octobre 2024, opposant, d’un côté, le requérant l’inspecteur Principal Provincial (IPP) Mukendi Bukasa François et de l’autre la Ministre d’Etat chargée de l’Education Nationale et Nouvelle Citoyenneté, Raissa Malu et l’Inspecteur Général à ce même Ministère, Hubert Kimbonza Sefu, s’est ouvert hier lundi 23 décembre 2024 à la Section du Contentieux du Conseil d’Etat.
Le premier à prendre la parole fut l’IPP Mukendi Bukasa François qui, dans un discours clair et précis, a relaté les faits qu’il reproche à ses autorités hiérarchiques.
» Je viens, Monsieur le premier Président, me lever contre un scandale que je dénonce avec ma dernière énergie, au sommet du Ministère de l’Education Nationale et Nouvelle Citoyenneté », a-t-il introduit sa déposition.
L’IPP Mukendi a poursuivi son récit en ces termes : » En date du 23 octobre 2024, la Minétat Raissa Malu a signé l’arrêté 018 en vertu duquel j’ai été reconduit comme IPP dans la province éducationnelle du Kwango 1.
En date du 25 octobre 2024, la Ministre retire son arrêté à travers sa notification.
Trois semaines plus tard, le même arrêté 018 refait surface avec un contenu totalement différent de la première version. Cela a suscité notre attention. Après analyse, on a découvert que l’arrêté de la Ministre a été falsifiée par un procédé de Photoshop, en superposant le nom de mon collègue Kabakisa Mukene Simon Pierre là où était mon nom. Mais comme il n’y a pas crime parfait, l’auteur de cette falsification a omis d’effacer mon prénom. C’est ainsi que sur l’arrêté 018 falsifié, mon Collègue s’appelle Kibakisa Mukene Simon Pierre François ; un prénom qu’il n’a jamais porté de sa vie.
Je signale que dans l’arrêté 018 original, le collège Kibakisa était envoyé à la Province éducationnelle de Tshikapa. »
En outre, le requérant Mukendi Bukasa François a également attiré l’attention du Juge sur le fait le Directeur de Cabinet de la Ministre a violé la loi, en ce sens qu’il a donné à l’Inspecteur Général Hubert Kimbonza la compétence de notifier les inspecteurs principaux, alors que cette tâche est une attribution dévolue au Secrétaire Général au Ministère de l’Education Nationale et non au Chef de corps des inspecteurs de l’enseignement.
Dans sa déposition, l’IPP Bukusa a relaté beaucoup d’autres astuces utilisées par l »IG Kimbonza pour le soustraire de la province éducationnelle du Kwango 1 en vue d’y placer son homme.
En tous cas, au cours de ce procès, il a été clairement démontré que l’accusé a effectivement falsifié un document officiel signé par un Ministre en fonction, et cela constitue une faute administrative lourde.
En pénal, cet acte délictueux est qualifié de faux et usage de faux en écriture. Sans préjudice de l’aboutissement de ce dossier devant la justice, les observateurs avertis ne voient pas comment l’IG Kimbonza, au vu des griefs très graves portés contre lui, pourrait sortir indemne. Tous les signaux semblent montrer qu’il est à un pas de la prison de Makala.