

De la Dedollarisation de l’économie congolaise décidée par la Banque Centrale du Congo, on tend inexorablement vers la thésaurisation du dollar américain par des ménages.
En témoigne, l’affluence des congolais vers les guichets de leurs banques respectives observée ces derniers jours à Kinshasa, après le communiqué publié par Madame la Gouverneure de la BCC, dans lequel elle somme les supermarchés et les agences financières à paramétrer au plutard au mois de juillet prochain leurs Terminaux de Paiement Electronique (TPE) en franc congolais.
A en croire un agent d’une banque commerciale qui a contacté notre rédaction, tous leurs clients ne viennent plus que pour retirer la totalité de leurs avoirs en devises, particulièrement en dollars américains, sous divers prétextes. Mais en réalité, ils les retirent pour les garder chez-eux à la maison.
C’est cela aussi la raison de la rareté des devises aujourd’hui sur le marché de change ainsi que dans des banques commerciales où personne ne veut plus déposer la monnaie étrangère.
D’où la question de savoir si les experts de la Banque Centrale du Congo ont-ils eu le temps suffisant de mûrir leur décision, mais aussi de bien analyser les conséquences qui peuvent en découler.
Si un pays aussi puissant économiquement que la Chine ne s’empresse pas encore à dedollariser son économie, comment la République Démocratique du Congo, qui importe tout et dont l’économie reste upper extraverti, peut-elle prendre un tel risque ?
Pour certains économistes, notamment le professeur Gode Mpoy, la décision de la Banque Centrale est une mesure « économicide ». Il faut donc ne pas l’appliquer, sinon, on mettrait le pays dans une situation de l’hyper-inflation qui sera très difficile à maîtriser.
Pour rappel, certains pays limitrophes de la RDC ont expérimenté cela, ils en payent un prix fort aujourd’hui sur le plan socio-économique. Une expérience malheureusement qui aurait dû mettre les autorités de la BCC la puce à l’oreille pour éviter de répéter la même énormité en matière de la monnaie. Il n’est pas trop tard pour rectifier le tir, Madame la Gouverneure.
Le Tonnerre