
La justice congolaise ne plie ni devant la politique ni devant les titres. L’absence répétée de Matata Ponyo, poursuivi pour détournement de fonds publics dans le scandale de Bukanga Lonzo, a poussé la Cour constitutionnelle à juger par défaut l’ancien Premier ministre et ses co-accusés. Un signal fort : la loi s’applique à tous, sans exception.
Face à l’argument des immunités brandi par certains parlementaires, la Cour réaffirme son autorité. Un député ou ancien Premier ministre, comme tout citoyen, doit répondre de ses actes si des faits criminels lui sont reprochés. La justice ne demande pas d’autorisation pour agir contre la corruption ou la mauvaise gestion.
Matata Ponyo, qui a volontairement décliné les convocations, ne peut se soustraire indéfiniment à la justice. La Cour, dans l’exercice de ses prérogatives, a décidé d’avancer, avec ou sans lui. Verdict attendu le 14 mai : un moment décisif pour la crédibilité de l’État de droit en RDC.