

La violence verbale ne cesse de prendre de l’ampleur en République Démocratique du Congo.C’est avec un accent de plus en plus aigu durant cette période post-électorale où cette mauvaise façon d’interagir, on la voit régner en maîtresse presque dans tous les lieux de prise de parole, tant publics que privés.
Voilà ce qui justifie le sens de la rencontre qu’ont eue la Dynamique des Politologues de la République Démocratique du Congo, DYPOL en sigle, ce mardi 19 mars, au CEPAS, Centre d’études pour l’Action Sociale, à Gombe.
C’est en marge de cette rencontre, riche en réflexions, que Christian Moleka, Coordonnateur nationale de la dite dynamique, n’a pas ménagé son temps pour nous accorder une brève interview, en guise de contextualisation de l’événement.
»Nous sommes ici au CEPAS dans le cadre de la mise en oeuvre d’un »politoscope » qui est un outil de monitoring des débats publics sur Twitter, que vient de lancer la DYPOL, et en même temps dans celui de dénonciation de la cyber-violence; nous sortons d’un processus électoral qui était très tendu et qui était marqué par des discours politiques très virulents », parole du politologue qui ajoute :
»voilà pourquoi il faut travailler aujourd’hui dans le sens de la désescalade verbale, notamment chez les citoyens, parce que les violences des acteurs se sont répandues jusque dans la cité ».
À en croire le Coordonnateur de la DYPOL, ces violences verbales, c’est tout ce qui se fait constater ces derniers temps dans les débats publics, et particulièrement en ligne, sur à la fois l’intolérance, l’extrémisme et les injures.
» Vu, toutes ce choses, il était donc utile pour nous de mettre en place un outil qui nous permette de prévenir ce genre des conflits liés à la violence verbale, mais en même temps de suivre les débats publics, en vue de savoir sur quoi les congolais discutent du matin au soir », à-t-il éclairci.
Foi sur ses propos, le »politoscope » est mis en place pour que soient de plus en plus réajustées à la baisse les tensions et les émotions liées à la violence verbale qui prévaut en République Démocratique du Congo.
Le cas le plus actuel (note de la redaction), c’est celui relatif aux échauffourées qui se sont produites, vendredi 15 mars dernier, sur le perron du Palais du Peuple, à l’occasion de la rentrée parlementaire du mois de mars.
Pour la petite histoire, un monsieur non autrement identifié s’était permis l’audace de porter une injure publique à l’intention du député Vital Kamerhe, au moment où ce dernier sortait de son véhicule, en direction de la porte du Palais, siège du Parlement.
Ses »adeptes », allusion faite aux militants de l’UNC, n’ayant pas été disposés à s’en rejouir, ont résolu sur-le-champ à tabasser à plate-couture ce monsieur tout de bleu vêtu.
Voila l’un des cas qui peuvent justifier le bien+fondé de ce »plan de contingence » que vient d’instituer la Dynamique des Politologues.
La DYPOL, pour sa brève présentation, est une structure qui réunit tous les intellectuels congolais du domaine des sciences politiques.
Elle existe depuis le 30 juin 2012 et elle est implantée dans 22 des 26 provinces que compte la République Démocratique du Congo.
Saint-Germain Ebengo