
La reconduction par voie électorale du Chef de l’État Félix-Antoine Tshisekedi n’est pas jusqu’ici suivie de la mise en place de deux institutions législatives et exécutives avec lesquelles il est appelé à travailler, comme le veut la Constitution. Cette situation n’est pas sans conséquences à l’heure actuelle, que l’on veuille le constater ou pas, sur la bonne marche des affaires de la République.
Du 24 janvier 2024, s’il faut aller à partir du jour de sa prise des fonctions, au 20 avril 2024, date d’aujourd’hui, que celui qui a de l’intelligence calcule le nombre des jours durant lesquels le peuple congolais est en train de vivre dans un genre de régime politique jamais vécu au monde, où le Chef de l’État nouvellement élu se voit obligé de travailler avec un exécutif et un législatif qui ont largement vieilli ; un régime politique où le peuple congolais n’est ni représenté au Parlement ni pris en compte par rapport à ses attentes relatives à la mise en marche de nouvelles politiques du Gouvernement, auxquelles il a pleinement droit.
Si la RDC était un pays du temps biblique, on aurait parlé de la présence d’un nouveau vin dans des vieilles outres.
C’est pendant que sa reconduction à la tête du pays le place à la croisée de deux situations auxquelles il est appelé à apporter des solutions immédiates : la guerre à l’Est ainsi que le social du Congolais.
Derrière cette attente qui n’a que trop duré, se cacherait, constate-t-on, la question du partage du Pouvoir au sein de ce qu’on a choisi d’appeler »Union Sacrée pour la Nation ».
Cette dernière, si l’on n’y prend garde, risque de se transformer en union union sécrète. C’est au regard de la course aux positionnements qui y prévaut à l’heure actuelle entre les partis constitufs de la dite Union. Parmi ces derniers, il faut compter un nombre incalculable d’intrus.
S’il faut les prendre chacun en termes de »produits remarquables », il n’y a pas à se voiler la face pour parler d’eux comme provenant tous de l’ancien régime.
Que le Chef de l’État en exercice se rappelle un peu du tort et des humiliations que ces derniers n’arrêtaient de lui faire subir aux premières heures de son premier mandat.
Voilà ce qui justifie ce que nous avons annoncé au niveau du titre : »Félix Tshisekedi pris en étau entre les intrus et les transfuges de l’Union Sacrée »; »que celui qui se sent morveux se mouche », dit-on.
Pendant ce temps, le pays est en train de tourner en rond.
Dans le même ordre des choses, il y a lieu de se rappeler que, aussitôt après sa réélection à la tête du pays, on a entrevu, comme dans l’ombre, la création, vite faite, d’une nouvelle plateforme politique qui déjà ne se fait plus parler d’elle ; c’est au point que même la plume avec laquelle nous livrons cette information ne se rappelle plus de son nom.
Au regard de tout ce qui précède, Félix Tshisekedi a donc intérêt, s’il veut voir glorieux les jours de son second mandat, à se separer, sans une autre forme de procès, de tous ces intrus ci-haut »révessés ». A contrario, s’il tient à les garder, le risque qu’il va encourir, c’est celui qui va apporter de l’opprobre à son mandat, pourtant fièrement acquis.
Le fait pour lui d’accepter de se séparer de ces brebis galeuses y ira de l’honneur de sa famille politique chèrement héritée de son père, ainsi que, comme par effets d’entraînement, de celui de sa famille biologique. C’est sans oublier qu’au sein de la première il y a aussi des intrus, peu importe leur apparente ferveur ou leur ancienneté.C’est le cas par exemple de Nicolas Kazadi, avec lequel, vu sa mauvaise conduite des affaires au sein du ministère des Finances, il est appelé à se séparer illico presto et hic et nunc. Sinon, tout risque de se retourner contre lui, en tant que Chef de l’État.
LE TONNERRE